D’ICI À LA FIN novembre ou au début du mois de décembre, le Premier ministre annoncera le lauréat de la Grande cause nationale pour l’année 2012. Ce label permet à des organismes à but non lucratif ou à des collectifs d’associations de bénéficier de diffusions gratuites de messages ou des tarifs préférentiels au sein des sociétés audiovisuelles. Les candidats ont jusqu’au 2 novembre pour transmettre leur demande de label. D’ici là, le Comité français d’observation des allergies (CFOA)* entend rassembler le maximum de signatures de soutien à son dossier, en espérant faire des allergies respiratoires la grande cause nationale de la prochaine année. Le collectif représenté par le Pr Daniel Vervloet se mobilise en sens et réunit à ce jour plus de 130 membres** : plus d’une centaine de parlementaires, des professionnels de santé, associations de patients, associations familiales, sociétés savantes, l’Académie nationale de médecine mais aussi des personnalités engagées dans le domaine de la santé et de l’environnement.
« Les allergies respiratoires ne sont pas suffisamment prises au sérieux. Bien que constituant un enjeu majeur pour la collectivité, ces pathologies demeurent sous-estimées, voire ignorées des pouvoirs publics », déclare le Pr Vervloet. « Pour la société, les allergies ne sont pas graves car très fréquentes. Pourtant les cas d’allergies respiratoires sont souvent mal ou très tardivement diagnostiqués. Les patients et les professionnels de santé n’ont pas le réflexe de s’adresser directement à un allergologue ».
Les allergies respiratoires touchent aujourd’hui 16 millions de Français. Ces pathologies se manifestent principalement par des rhinites allergiques (entre 15 et 20 % des cas) et des asthmes allergiques (près de 9 % des enfants et 6 % des adultes). Quelle que soit leur forme, les allergies respiratoires peuvent handicaper significativement la vie des personnes concernées. Selon un sondage CSA/CFOA réalisé en 2009 auprès de 573 individus, 50 % des répondants ont déclaré pâtir de leur allergie au quotidien.
Sous-spécialité.
Seuls les 25 % de Français allergiques, leur entourage et des professionnels de santé ont vraiment conscience des contraintes parfois très importantes liées aux allergies respiratoires. « Les 75 % qui ne le sont pas s’en fichent un peu car ces pathologies ne font pas peur, contrairement au cancer, là ’Alzheimer ou aux maladies cardiovasculaires », remarque le Pr Vervloet. L’évolution des conditions climatiques, environnementales et des modes de vie laisse pourtant présager dans les années à venir d’une augmentation importante de la part de Français touchés par ces pathologies.
Faire des allergies respiratoires une grande cause nationale offrirait un coup de projecteur sans précédent sur ce mal méconnu des Français, en dehors des articles « marronniers » de la presse féminine quand arrivent le printemps et ses saisons polliniques.
Quant à l’allergologie, « il s’agit encore d’une sous-spécialité au sein des universités », regrette le Pr Vervloet. Actuellement environ 1 500 praticiens – pneumologues, dermatologues, ORL, généralistes… – exercent l’allergologie. Le manque d’attractivité de cette discipline menace le renouvellement générationnel des spécialistes en allergologie qui affichent aujourd’hui une moyenne d’âge de 58 ans. Nécessitant deux ans de formation supplémentaires, cette spécialisation souffre d’un niveau de rémunération encore peu attirante pour de jeunes médecins.
Outre les allergies respiratoires, d’autres candidatures comme l’autisme ou l’échec scolaire sont en lice pour succéder à la lutte contre la solitude, grande cause nationale 2011. « On a vraiment un bon dossier mais on ne sait pas sur quels critères les choses vont se jouer », confie le Pr Vervloet. Réponse dans quelques semaines.
* Le CFOA est soutenu par le laboratoire biopharmaceutique Stallergènes, spécialiste des allergies respiratoires.
** Le bulletin d’adhésion au collectif Grande cause nationale 2012 est téléchargeable sur le site Internet : www. comite-allergies.org.
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