Alors que l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) recommandait 500 lits de réa en plus, Olivier Véran a annoncé l'ouverture de 1 000 lits supplémentaires de « soins critiques » d'ici à 2023, par rapport à la jauge des 5 080 d'avant Covid. La feuille de route 2022-2025 qu'il a présentée aux fédérations hospitalières, la semaine dernière, comprend, en réalité, la réouverture de 500 lits de réanimation déjà autorisés mais fermés faute de personnels à quoi s'ajouteront 500 lits de « post-réanimation ». Un objectif qui devra être traduit dans les prochains projets régionaux de santé (2023-2028) sur lesquels les agences régionales de santé (ARS) commencent à plancher. Quatre d'entre elles (Bretagne, Pays de la Loire, Guyane et Mayotte), particulièrement en déficit, pourront sans attendre créer quelques dizaines de lits.
Par ailleurs, d'ici à la fin du mois, est attendu le nouveau cadre réglementaire des soins critiques. Celui-ci mettra fin à « la gradation actuelle en trois niveaux, avec notamment un encadrement insuffisant des surveillances continues, qui a conduit à la multiplication d’unités isolées, avec une hétérogénéité de fonctionnement et une activité ne relevant pas toujours de soins critiques », explique le ministère. Une structuration, à l'échelle régionale, qui devra se baser sur un cahier des charges national dont l'élaboration est prévue dans les prochains mois, en concertation avec la profession.
Le maillon faible de la feuille de route reste les ressources humaines. Les spécialités de médecine intensive en réanimation (MIR) et d’anesthésie-réanimation et médecine péri-opératoire (MAR) bénéficieront d’un soutien à hauteur de 400 postes sur dix ans, qui a commencé dès 2021, avec 21 postes supplémentaires de MIR et 16 de MAR ouverts aux ECN. S'agissant des paramédicaux, le ministère met en avant la prime de 100 euros net par mois, depuis janvier, pour les infirmières de réanimation. Celles-ci vont aussi bénéficier d'une formation de huit semaines quand elles arrivent dans les services. En outre, le ratio d'une infirmière pour quatre lits est visé pour 2023, désormais de jour comme de nuit. Pour y parvenir, la création de 2 800 équivalents temps plein (ETP) d'infirmières est nécessaire.
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