Une équipe Inserm dirigée par Charles Pineau à Rennes a identifié des marqueurs de fertilité chez des patients ayant une azoospermie, ce qui permettrait de prédire le succès d’une biopsie testiculaire. « Nous avons été sollicités par des cliniciens pour identifier un ou plusieurs marqueurs directs, permettant de pronostiquer les chances de succès de ces biopsies. Il s’agit en effet d’un geste très invasif, réalisé sous anesthésie générale, qui peut entraîner une diminution pérenne de la production de testostérone et induire alors une baisse de la libido, voire des impuissances. »
En cas d’azoospermie non obstructive, c’est-à-dire sans production de spermatozoïdes, il existe quelques foyers de spermatogenèse résiduelle au sein de leurs testicules. Ils permettent dans certains cas de prélever des spermatozoïdes matures, utilisables pour une tentative de procréation médicalement assistée (PMA). Malheureusement, les biopsies testiculaires sont un échec dans environ 60 % des cas.
Des protéines séminales
Pour découvrir de tels marqueurs, son équipe a entrepris un décryptage aussi exhaustif que possible du protéome du plasma séminal. L’objectif était de caractériser des protéines spécifiques de chacun des organes impliqués dans la sécrétion séminale (testicules, épididyme, vésicule séminale, prostate), et en particulier des protéines spécifiques de la lignée germinale. Les chercheurs ont finalement identifié 92 protéines de plasma séminal ayant pour origine les cellules germinales matures, ainsi qu’une autre associée au succès de la biopsie testiculaire.
D’ici à trois ans
L’équipe s’est lancée dans la mise au point d’un test visant le dosage de certaines de ces protéines dans le plasma séminal humain, permettant de prédire les chances de succès d’une biopsie testiculaire. « Il s’agit de développer des dosages spécifiques de plusieurs de ces marqueurs. On parle de dosage multiplexe. » En parallèle, les chercheurs tentent de valider l’utilisation des marqueurs les plus informatifs, grâce à la collaboration de 15 centres de PMA. Avec le projet de création d’une société de biotechnologie pour développer et commercialiser ce test, les chercheurs prévoient trois ans avant l’évaluation d’un premier prototype du test.
Hum Reprod, janvier 2013; vol. 28(1), pp. 199-209. Andrology, édition en ligne du 21 février 2013.
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