Beaucoup de médecins continuent à prescrire des dosages de PSA à leurs patients âgés en dépit des recommandations sur ce dépistage, observent des auteurs d’une lettre dans le JAMA.
Les organisations médicales ne recommandent pas le dépistage du cancer de la prostate chez les hommes de plus de 75 ans, écrivent James Goodwin et coll. (Université du Texas).Toutefois le taux de ce dépistage demeure élevé. L’étude montre que les pratiques de dépistage chez les hommes âgés varient d’un praticien à l’autre.
L’âge et l’origine ethnique
Certains praticiens de médecine générale font faire ce test régulièrement pour leurs patients les plus âgés, bien que depuis plus d’une décennie, les recommandations soient contraires à ce principe. Et les tendances d’un médecin à demander ce test n’ont que peu de rapport avec les caractéristiques mesurables d’un patient, telles que l’âge ou l’origine ethnique.
« Nos résultats suggèrent que les raisons qui président à la prescription d’un test reposent principalement sur une décision du praticien », analyse l’auteur. Il y a donc autant de manière de le prescrire qu’il y a de praticiens. Et s’il y a quelques surprescriptions qui émanent des demandes des patients, elles ne sont pas les plus nombreuses. Il est vrai que certains hommes sont très insistants et demandent le test en dépit des conseils de leur médecin.
L’étude a consisté à examiner les pratiques de 1963 médecins texans, qui avaient dans leur patientèle au moins 20 hommes de plus de 75 ans. Parmi les 61 351 consultations d’hommes de plus de 75 ans qui ont été analysées, 41,1 % avaient eu un dosage des PSA pendant l’année précédente et chez 28,8 % ce dosage avait été prescrit par leur médecin traitant.
Le risque de surdiagnostic
« Les tests en excès peuvent créer des inconvénients secondaires, notamment un surdiagnostic », indique l’auteur principal. « La grande majorité des cancers de la prostate sont à croissance si lente qu’un homme âgé a une probabilité plus élevée de mourir de tout autre chose. »
En France, rappelons que les résultats des études ne sont pas en faveur de la mise en place d’un dépistage de masse. L’Association Française d’Urologie indique qu’une détection précoce (toucher rectal et dosage du PSA total) peut être proposée à titre individuel, après information objective, pour ne pas méconnaître et laisser évoluer un éventuel cancer agressif de la prostate.
Et que le dépistage pourrait être recommandé à partir de 45 ans chez les hommes à haut risque de développer un cancer de la prostate : origine afro-antillaise ou antécédent familial (au moins deux cas collatéraux ou de survenue avant 55 ans).
Enfin, le dépistage n’est pas recommandé chez les hommes dont l’espérance de vie est estimée inférieure à 10 ans en raison d’un âge avancé (après 75 ans) ou de co-morbidités sévères.
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