Cancéropole du Grand Sud-Ouest

Bientôt l’évaluation

Publié le 03/11/2010
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

LE CANCÉROPOLE du Grand Sud-Ouest n’a pas de murs. Cette structure, créée dans le cadre du premier plan Cancer en 2004, se consacre exclusivement à de l’animation scientifique. Objectif : faire communiquer les différentes régions et institutions (INSERM, CNRS, CHU, CLCC), impliquées dans les cancéropoles.

Dans le Grand Sud-Ouest, c’est le Pr Josy Reiffers, directeur de l’institut Bergonié à Bordeaux et à la tête de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer, qui préside. Il fédère les travaux de 1 680 chercheurs et leur transmet les objectifs de recherche du plan cancer sur les territoires. À l’occasion de ces rencontres, les experts ont fait le point sur leurs travaux, en particulier la tumorothèque virtuelle et le portail de microscopie virtuelle : un réseau de télépathologie basé sur la microscopie virtuelle.

L’objectif est bien sûr de standardiser les outils afin de mettre en commun les expertises, puis d’améliorer le niveau de compétences globales des 4 régions impliquées dans le dispositif.

Contre les inégalités.

Les prochains objectifs sont d’arriver à développer la médecine personnalisée, mais aussi de comprendre les raisons des inégalités face au cancer. Pourquoi certaines populations se soignent-elles mieux que d’autres, pourquoi certaines sont-elles résistantes au dépistage ? L’augmentation du nombre de cancers est-elle liée à l’âge ? À un manque de dépistage ? Quel est le rôle des facteurs environnementaux ? Pour mener ces investigations, toutes les ressources sont mises en commun. Chercheurs, médecins, géographes, épidémiologistes travaillent donc ensemble et leurs conclusions pourront déboucher sur une action sanitaire.

Ancré dans les territoires, le cancéropole du Grand Sud-Ouest soutient l’émergence de jeunes équipes de recherche. « Nous avons accompagné environ une vingtaine de projets ces trois dernières années par le biais de financements et de crédits », évalue Josy Reiffers. Il soutient aussi les plateformes de recherche, « sans les financer directement, nous leur apportons notre soutien à hauteur de 20 postes équivalents temps plein », détaille le directeur.

Ces 6es journées ont aussi été l’occasion de remotiver les différents acteurs, à quelques semaines de l’évaluation attendue de l’AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur). Cet organisme indépendant doit en effet publier son rapport sur les trois premières années d’activité des six cancéropoles français. « Entre 2007 et 2010, nous étions dotés d’un budget de 3,7 millions d’euros et nous avons atteint, voire dépassé nos objectifs, c’est pourquoi nous sommes assez confiants pour la suite. D’ailleurs, nous demanderons un budget de 7 millions pour le fonctionnement du cancéropole ces quatre prochaines années », indique le Pr Reiffers.

BÉATRICE GIRARD

Source : Le Quotidien du Médecin: 8849