Les gastroentérologues se mobilisent unanimement pour la mise à disposition, sans délai, des tests fécaux immunologiques qui permettent de détecter deux fois plus de cancers et 4 fois plus d’adénomes avancés que le test Hémoccult.
Parce que le cancer colorectal tue encore aujourd’hui en France 18 000 personnes par an malgré le dépistage, la Société nationale française de gastroentérologie (SNFGE) se mobilise pour mettre fin au retard pris dans la mise en application d’une nouvelle méthode plus performante de dépistage qui permettrait de sauver des milliers de vies supplémentaires.
Il est bien établi que la recherche d’un saignement occulte dans les selles grâce au test Hémoccult réalisé tous les deux ans, permet d’obtenir une diminution de la mortalité par cancer colorectal d’environ 1/3 chez les participants au dépistage.
En France, ce test de dépistage est proposé tous les deux ans à tous les assurés sociaux âgés de 50 à 74 ans dans le cadre d’un programme organisé.
Un test de dépistage positif doit conduire à la réalisation d’une coloscopie, le moyen le plus fiable pour détecter et enlever les lésions précancéreuses, diagnostiquer les cancers à un stade peu avancé curables par endoscopie ou chirurgie.
De nombreux avantages
Les tests immunologiques, recherchent comme le test Hémoccult, la présence de sang occulte dans les selles. Ils reposent sur la détection d’hémoglobine humaine grâce à l’utilisation d’anticorps spécifique de la partie globine de l’hémoglobine humaine. Leur intérêt a été démontré dans de nombreuses études.
Ils détectent 2 fois plus de cancers que le test actuel soit 8 cancers sur 10 au lieu de 4 cancers sur 10 et 4 fois plus de lésions précancéreuses (adénomes avancés), permettant ainsi d’éviter des décès dus au cancer mais aussi d’obtenir une diminution de l’incidence des cancers colorectaux. Leur réalisation est plus simple : un prélèvement de selles unique contre 2 prélèvements sur 3 selles consécutives. La lecture automatisée garantit à la fois une meilleure fiabilité et une reproductibilité des procédures de révélation de ces tests. Le coût des tests immunologiques est similaire au dépistage organisé avec le test Hémoccult, ce que démontrent plusieurs études médico-économiques.
Perte de chance pour les patients
Dès 2008, la Haute Autorité de santé recommandait le passage du test Hémoccult aux tests immunologiques. C’était même une des priorités du plan cancer 2. L’Institut national du cancer (INCa) avait publié en 2011 un rapport précisant les conditions de passage aux tests immunologiques. En 2012, la secrétaire d’état à la santé, Nora Berra, avait annoncé la date de mars 2013 pour le passage aux tests immunologiques.
Un retard de près d’un an a déjà été pris par rapport à l’engagement de la secrétaire d’État à la santé ce qui entraîne une perte de chance pour les individus qui ne peuvent avoir accès à un test plus efficace.
C’est pourquoi la SNFGE se mobilise et demande que l’appel d’offres pour l’achat du test immunologique soit lancé avant la fin du mois de janvier 2014 (il ne maque plus que les signatures) et qu’un calendrier précis du passage au test immunologique soit publié. Elle demande aussi la mise en place d’un « groupe technique » encadrant le développement du dépistage du cancer colorectal associant les représentants des acteurs de ce dépistage (autorités sanitaires et experts).
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