Susan Love et coll., qui publient dans « Cancer Prevention Research » les résultats de leurs travaux de phase I, parlent de « mastectomie chimique ». Il s’agit ni plus ni moins de l’administration d’une chimiothérapie par le mamelon.
La majorité des cancers du sein prenant naissance dans les cellules bordant les canaux galactophores, on cherche le moyen d’éradiquer les cancers préinvasifs par l’administration intraductale de thérapies anticancéreuses, ce qui aurait l’avantage de limiter l’exposition systémique à ces traitements.
Cette voie est explorée depuis plus de dix ans chez l’animal, notamment par l’équipe de Stearns, qui faisait état de nouveaux résultats il y a quinze mois dans « Science Translational Medicine » (26 octobre 2011). Résultats positifs chez l’animal et résultats encourageants d’un essai de phase I chez 15 patientes en attente d’une mastectomie pour un carcinome invasif : les chercheurs montraient que l’injection de PLD (Pegylated Liposomal Doxorubicine) dans un canal galactophore par l’intermédiaire d’un petit cathéter est possible au prix dune légère douleur et d’une sensation de plénitude mammaire, et que cette administration permet d’obtenir des concentrations de PLD bien plus élevées dans le sein que dans la circulation sanguine.
C’est un autre essai de phase I, réalisé à Pékin, qui est maintenant publié dans « Cancer Prevention Research ». Il faut rappeler que si la souris possède un seul canal galactophore par sein, la femme en possède entre 5 et 9.
Chimiothérapie carboplatine ou PLD
Dans cet essai, sous anesthésie locale, une chimiothérapie (soit carboplatine soit PLD) a été administrée dans 4 à 8 canaux galactophores à trois doses différentes. Les analyses pharmacocinétiques ont montré que le carboplatine était rapidement absorbé dans la circulation sanguine alors que le PLD était absorbé après un délai.
Les analyses histologiques ont montré des effets marqués sur l’épithélium ductal des galactophores traités avec l’un ou l’autre des produits. Les auteurs précisent qu’ils n’ont eu aucune difficulté à repérer et à cathétériser les galactophores sauf dans un cas où il existait un cancer central avec envahissement sous-aréolaire.
« Cette étude, précisent-ils, montre la faisabilité de l’administration intraductale de chimiothérapie dans de multiples canaux dans le cadre d’une prévention du cancer du sein. C’est une étape importante dans cette stratégie de "mastectomie chimique ", le potentiel carcinogénétique de l’épithélium ductal étant localement éliminé pharmacologiquement sans recours à la chirurgie. »
Susan Love et coll. Cancer Prev Res ; 6(1);51-58. Publication en ligne et 20 novembre 2012 et publication de la revue en janvier 2013.
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