C’EST LE 14 novembre lors du congrès Vidéo Digest que seront rendues publiques les nouvelles recommandations sur le « Protocole de surveillance post-polypectomie ». Ce texte a été élaboré sous l’égide de la Haute autorité de Santé (HAS) et des différentes composantes de la profession : Conseil national professionnel (CNP), Société française d’endoscopie digestive (SFED), Société nationale française de gastroentérologie (SNFGE), Fédération des spécialistes des maladies de l’appareil digestif (FSMAD). « L’élaboration de ces nouvelles recommandations était une vraie nécessité. Les précédentes, en effet, dataient de 2004, sous l’égide de l’ANAES », souligne le Dr Patrice Pienkowski, membre du conseil d’administration de la SFED.
Le point de départ du projet est la saisine de la HAS par le ministère de la santé sur un travail global concernant la pertinence des actes. « Dans notre domaine, la saisine initiale portait sur l’endoscopie digestive qu’elle soit diagnostique ou thérapeutique. La HAS a alors constitué un groupe de travail qui a proposé de circonscrire la réflexion aux modalités de surveillance endoscopique post-polypectomie », souligne le Dr Pienkowski.
Les membres du groupe ont travaillé sur sept grands axes :
1) élargir le niveau de risque du polype pour prédire le risque évolutif ;
2) définir le délai de contrôle en cas d’adénome de bas et haut risque ;
3) préciser le rythme de surveillance ;
4) décider d’une date éventuelle de la surveillance ;
5) définir les modalités de surveillance des polypes festonnés ;
6) identification et influence des cofacteurs techniques ;
7) identification des cofacteurs liés au patient (âge, sexe…).
Le groupe a aussi pris en compte la nécessité d’aborder des thèmes qui ne figuraient pas dans le texte de 2004. « Sur les dix dernières années, de nouvelles problématiques ont fait leur apparition, en particulier les cancers d’intervalle ou la filière des polypes festonnés. Il était nécessaire de préciser les pratiques sur ces points », indique le Dr Pienkowski.
Le groupe de travail s’est réuni une première fois au mois de mai. « Comme il était hors de question de tout refaire, nous avons adopté une méthodologie simplifiée prenant en compte les données disponibles, en particulier les recommandations internationales : britanniques en 2010, nord-américaines et européennes en 2012. Nous nous sommes aussi appuyés sur des méta-analyses consacrées à l’analyse des risques relatifs de chaque paramètre après polypectomie », indique le Dr Pienkowski. À l’issue de cette réunion, un texte a été adressé pour relecture à une vingtaine d’experts. Les nouvelles recommandations tiennent ainsi compte de 3 paramètres : des paramètres techniques (complétude de l’examen, type de résection, qualité de la préparation), des paramètres liés au patient (ATCD familiaux, âge…) et des paramètres liés aux polyadénomes réséqués avec sur ce dernier point 2 groupes, à haut et bas risque de récidive. Les observations du groupe de relecture ont été analysées et certaines des remarques prises en compte pour la rédaction du document définitif à l’occasion d’une réunion mi-septembre à l’HAS. « Nous en sommes actuellement aux derniers arbitrages », indique le Dr Pienkowski.
D’après un entretien avec le Dr Patrice Pienkowski, représentant de la SFED au sein du groupe de travail.
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