Chez des patients encore jeunes, atteints de cancer de la tête et du cou à faible risque, diminuer les doses de radiothérapie pourrait éviter des effets secondaires handicapants et parfois persistant à vie (xérostomie…).
C’est ce que vient montrer une étude de phase II fiancée par le National cancer institute (NIH), chez des patients atteints de carcinome spinocellulaire oropharyngé HPV-induit résécable de stade III/IVa et b, et présentant une réponse clinique complète à la chimiothérapie d’induction.
L’enjeu était donc de ne pas diminuer l’efficacité du traitement, ce qui semble le cas avec 95 % de survie et 85 % de survie sans progression à deux ans relevés, dans le protocole à haute dose (70 Gy) dans une étude précédemment conduite, comme dans celui à dose réduite (54 Gy ; – 23%) dans ce travail.
Après chimiothérapie d’induction (paclitaxel cisplatin et cetuximab), les patients répondeurs ont été traités par radiothérapie à dose réduite, tandis que les autres ont eu le protocole standard à haute dose. 90 patients (80 analysables) ont été suivis pendant 23,3 mois. 23, 50, 17 et 10 % étaient aux stade tumoraux T1, T2, T3 et T4 respectivement, et 16, 54 et 31 % aux stades nodulaires N0-1, N2a,b et N2c. D’âge moyen 57 ans, 46 % n’avaient jamais fumé et 84 % ne fumaient pas.
Au total, 96 % des patients ont pu recevoir les trois cycles de chimiothérapie et 71 % ont eu une réponse clinique complète. 62 patients ont reçu la dose réduite de radiothérapie, 15 la dose standard.
Dans le groupe dose réduite, la survie sans progression était atteinte après 23 mois chez 84 % des patients, la survie totale chez 95 %, le contrôle nodulaire chez 95 % et disant chez 92 % . Parmi les moins à risque d’entre eux – moins de 10 ns de tabac, stade tumoral de 1 à 3, nodulaire de 0 à 2b –, la survie sans progression atteignait les 96 % à ce terme (n = 27).
Après le traitement, l’exérèse était positive pour la tumeur chez 4/8 patients ayant eu la dose réduite, contre 1/3 la dose standard (qui étaient quant à eux à 64 % de survie sans progression et de survie 87 % totale). À noter qu’une toxicité sévère retardée s’est produite chez un patient ayant reçu la dose réduite : hypomangnésémie à 30 mois.
Au total, des perspectives intéressantes pour améliorer la qualité de vie des patients et ex-patients, notamment à long terme.
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