Certaines études (NSLT, NELSON) ont mis en évidence une diminution de la mortalité par cancer du poumon grâce à son dépistage précoce par un scanner thoracique « low dose ». En effet, le récent essai européen NELSON, réalisé chez plus de 15 000 sujets (13000 hommes et 2000 femmes) et évaluant un dépistage par tomodensitométrie versus observation, a montré une réduction de 24 % du taux de mortalité par cancer du poumon, après 10 ans de suivi (1). Dans le sous-groupe de femme, le bénéfice obtenu atteint même 33 %. Cependant, la Haute Autorité de santé ayant émis en 2016 un avis défavorable à la mise en place du dépistage (en l’absence de données suffisantes quant à la population à cibler et son rapport bénéfice/risque), il reste en France cantonné aux essais cliniques.
500 patients à risque suivis jusqu’en 2022
Ainsi, les chirurgiens thoracique et vasculaire, l’équipe d’onco-pneumologie et d’imagerie médicale de l’Hôpital Marie-Lannelongue, en partenariat avec l’Institut national du cancer, la CR3F et le laboratoire biopharmaceutique Astra-Zeneca, ont lancé l’étude PREVALUNG. Afin d’évaluer le dépistage en vie réelle dans une population à risque au sein de l’hôpital Marie-Lannelongue pendant un an, 500 patients pris en charge dans les services de chirurgie cardiovasculaire et de cardiologie bénéficieront d’un parcours de soins de dépistage du cancer du poumon. Les sujets inclus depuis novembre 2019 ont entre 45 et 75 ans et un antécédent de pathologie cardiovasculaire précédé par un tabagisme quotidien d’au moins 10 ans. L’inclusion devrait s’achever en mai 2020, pour une fin de suivi en mai 2022. Cette étude permettra ainsi d’évaluer une population cible susceptible de bénéficier d’un dépistage, ainsi que les avantages et les risques du parcours de soins de dépistage proposé.
L’intelligence artificielle en appui aux radiologues
« Une consultation d’inclusion dédiée, quotidienne, par les pneumologues et les chirurgiens thoraciques, a été mise en place afin d’inclure les patients immédiatement au décours de leur consultation cardiovasculaire ou de leur hospitalisation, explique le Dr David Boulate, chirurgien thoracique et vasculaire à l’hôpital Marie-Lannelongue. Les scanners de dépistage, organisés lors de la venue du patient dans le cadre de son suivi cardiovasculaire ou d’une consultation de tabacologie, sont analysés par un radiologue spécialisé qui analyse également les données d’un logiciel d’intelligence artificielle (IA) permettant une double lecture des scanners ». Cette technologie basée sur l’IA sera évaluée dans le cadre de l’étude. Un programme de chirurgie mini-invasive permettra également une prise en charge adaptée des cancers du poumon de stade précoce.
À la recherche de biomarqueurs
De plus, une bio-banque sera constituée à partir de prélèvements sanguins et de microbiote digestif afin d’identifier de potentiels biomarqueurs de risque, ou de protection, de développer un cancer du poumon. Combinées au phénotypage radiologique et aux caractéristiques cliniques des patients, ces données permettront de développer des outils de stratification du risque individuel de cancer du poumon.
D’après le communiqué de presse du groupe hospitalier Paris Saint-Joseph et du laboratoire Astra-Zeneca, 3 mars 2020
(1) Koning H. et al, N Engl J Med 2020; 382:503-513 ; DOI: 10.1056/NEJMoa1911793
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