ROLLEVILLE (76)
DR MICHEL LENOIS
Depuis janvier 2007, la plupart des personnes hospitalisées doivent régler un forfait hospitalier qui n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale et tout le monde s’y plie. Pourquoi ne pas étendre ce principe aux cabinets médicaux ?
En effet, les 23 euros de la consultation sont la rétribution des actes d’examens et de traitement. Tout le reste : salle d’attente, revues, jouets pour les jeunes patients, chauffage, consultations téléphoniques est en plus.
De même, si le praticien décide d’utiliser de préférence du matériel à usage unique, cela entraîne des frais supplémentaires, et il serait juste que le patient participe financièrement.
Je propose donc la création de la lettre clé FORPEC, pour FORfait de Prise En Charge. En remplissant la feuille de soins, le généraliste coterait CS + FORPEC.
Pour ce qui est du montant de ce forfait, il serait évalué «?avec tact et mesure?» par chaque praticien.
Cancers : l’éviction aberrante des anatomo-Pathologistes
Pr ETIENNE MARTIN
ANCIEN PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PATHOLOGIE
On ne dépiste ni ne traite une tumeur, surtout maligne , sans la preuve histo ou cyto pathologique de sa nature. C’est le cas pour la quasi totalité des processus tumoraux.
Les pathologistes, peu nombreux (environ 140 en Ile de France) reçoivent et déterminent par microscopie et étude biologique in situ de nombreux marqueurs spécifiques tous les prélèvements effectués par de nombreux endoscopistes, chirurgiens, radiologues …Les pathologistes sont donc des concentrateurs de diagnostics formels et précis mis à la disposition de tous les préleveurs et des diverses structures impliquées dans le dépistage et traitement des cancers
La participation fondamentale des pathologistes dans cette action de Santé publique en cancérologie a conduit la profession à créer depuis 1970, sous l’égide de la Société Française de Pathologie (SFP) et du Syndicat des Pathologistes une Association pour le Développement de l’Informatique en Cytologie et Anatomie Pathologique(ADICAP) destinée à convaincre tous les Pathologistes hospitaliers et libéraux de l’importance de coder systématiquement tous les diagnostics afin de pouvoir les exploiter individuellement ou collectivement pour des études statistiques, épidémiologiques et scientifiques
Pour faciliter la réalisation et le développement de ces exploitations statistiques l’ADICAP a,à l’exemple d’autres disciplines , en France et à l’étranger réalisé en 10 ans et avec le concours de 100 pathologistes un thésaurus spécifique raisonné et un codage alpha-numérique en partie mnémonique qui a été agréé et enregistré par l’OMS en 1982
L’ADICAP, toujours sous l’égide de la SFP et du Syndicat a créé de plus, dès 1980, deux associations autonomes complémentaires : l’Association Française d’Assurance de Qualité en Anatomie Pathologique(AFAQAP) et des Centres de Regroupement Informatique et Statistique en Anatomo Pathologie (CRISAP) implantés dans plusieurs régions dont l’Ile de France depuis 1985(CRISAP-IF) Ce centre est animé par un Président élu et un conseil composé de praticiens hospitaliers et libéraux et d’un ou deux stastiticiens épidémiologistes
Le CRISAP-IF , Unité fonctionnelle légère ,disposait d’un local loué et employait 2 secrétaires plein-temps dont une en santé publique Depuis près de 15 ans des travaux ont été réalisés et publiés**sur le dépistage cytologique et biopsique des lésions pré-et néoplasique du col utérin, sur les tumeurs de la thyroïde, sur les tumeurs bénignes et malignes du colon et du recto-sigmoide et sur les tumeurs du sein. Ces thèmes ont été choisis en fonction des orientations préconisées par les plans cancer, la DGS, l’InVS, la DDASS et surtout l’INCA
Depuis 2005 nous nous étions donc engagés selon ces recommandations à collecter et caractériser anatomiquement les tumeurs du sein dépistées en Ile de Françe.92 pathologiste de la région avaient accepté de participer à ce programme -63000 dossiers patients ont été reçus et les données morphologiques détaillées on été régulièrement transmises aux 9 centres départementaux de dépistage et de prévention de la région.
Le CRISAP-IF était un partenaire reconnu et sollicité notamment par l’InVS et la DDASS Le financement de ce centre, peu onéreux par rapport aux grosses structures de tutelle devait être sollicité chaque année par dépôt de dossier de réponse à des appels d’offre émanant de ces organismes . Le budget annuel était d’environ 200.000 Euros. Il nous avait permis en plus de réaliser avec une Société de service un logiciel performant d’extraction automatique des données codées de tous types de tumeur et qui a été mis à la disposition gratuitement dans tous les services et laboratoires publics et libéraux d’ACP les plus actifs.
La prévision de budget 2011 était basée en grande partie sur l’appel d’offre lancé en 2010 par l’INCA sur le programme tumeurs du sein. Hélas le dossier du CRISAP, précis et détaillé a été rejeté et la subvention espérée , brutalement annulée sans explication pertinente. Les conséquences , connues de l’INCA sont désastreuses / dissolution du CRISAP ; licenciement économique du personnel ; disparition du local ; désaffection du logiciel d’extraction automatique ; arrêt des transmissions des diagnostics morphologiques aux 9 centres départementaux de dépistage ; disparition de notre partenariat avec l’InVS et la DDASS et surtout démobilisation écœurée des pathologistes qui risque d’être irrattrapable et totale
Y a t-il d’autres projets en gestation ? et de quel ordre ? Seront ils fonctionnels sans la participation directe des fournisseurs de diagnostics ? Nul ne le sait clairement.
Le million d’Euros publics utilisé depuis 5 ans l’aura été en pure perte. En effet une épidémiologie n’est utile, surtout dans le domaine de l’oncologie que si elle est pérenne et implique directement les médecins source des diagnostics précis et contrôlés. Le financement par appel d’offre aléatoire ne garantit pas cette pérennité nécessaire La destruction, peut être volontaire d’une structure professionnelle légère mais fonctionnelle et reconnue par des partenaires sérieux est une action déplorable et irréaliste.
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