LES GIST (tumeurs stromales gastro-intestinales) sont des tumeurs relativement rares (600 à 1 000 nouveaux cas par an en France), qui siègent le plus souvent au niveau de l’estomac (60 à 70 % des cas, soit 2 % des tumeurs de l’estomac), et qui apparaissent entre 50 et 60 ans, mais parfois plus tôt.
Leur diagnostic est fortuit, dans un tiers des cas, et souvent à un stade avancé car elles sont peu symptomatiques (douleurs abdominales) ; dans d’autres cas, la tumeur est révélée par une hémorragie.
La chirurgie représente le traitement de première intention mais les récidives sont fréquentes ; de plus, la chimiothérapie et la radiothérapie sont peu efficaces (< 10% de réponses). D’où l’intérêt des thérapies ciblées et, de fait, le rationnel d’utilisation de Glivec dans les GIST repose sur la mise en évidence du marqueur tumoral Kit (CD117) ; un récepteur membranaire qui est une tyrosine-kinase. Or l’imatinib est un inhibiteur de tyrosine-kinases bien sûr actif sur BCR-ABL (ce qui a conduit à son utilisation dans la LMC), mais aussi sur les récepteurs Kit et du PDGF (une mutation de ce récepteur est également observée dans 3 % à 8 % des GIST).
Les premiers résultats cliniques ont conduit à une indication dans les formes malignes de GIST et/ou métastatique. Une étude nord-américaine (ACOSOG) a montré qu’après résection de GIST-Kit +, dont le diamètre était supérieur à 3 cm, Glivec permettait de réduire de 89 % le risque de rechute à un an par rapport au placebo (98 % de non-rechute contre 82 %, p < 00,001). Des résultats qui devraient être confirmés par des études européennes et scandinaves et surtout affinés, car l’étude américaine ne prend pas en compte les classifications pronostiques de Fletcher et Miettinen et elle ne permet pas de déterminer la durée optimale du traitement .
Cependant, l’EMEA a estimé que les résultats disponibles, après analyse complémentaire, justifiaient l’extension de l’AMM de Glivec au traitement adjuvant des GIST – Kit +, chez les adultes présentant un risque significatif de rechute (environ la moitié des patients opérés), les patients présentant un risque faible ou très faible ne devant pas être traités. En sachant que la décision de prendre ou de ne pas prendre le traitement adjuvant est prise par le patient, soulignent les spécialistes…
(1) Interventions du Pr J-Y Blay (Centre Léon Bérard), du Dr A. Le Cesne ( IGR) et de Madame E. Lecointe (« Ensemble contre le GIST »), au cours d’une conférence de presse organisée par Novartis.
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