POUR LA PREMIÈRE fois, des chercheurs ont pu montrer que des récepteurs de type TLR 7 et 8 (toll Like receptors), présents sur des cellules cancéreuses pulmonaires, sont impliqués dans la résistance à la chimiothérapie. Ce travail est le fruit d’équipes INSERM sous la houlette d’Isabelle Cremer et de Catherine Sautes-Fridman. L’intérêt sera, en identifiant leur présence chez un patient, d’adapter l’attitude thérapeutique.
Les récepteurs TLR permettent la reconnaissance des agents pathogènes et des lésions qui y sont associées. Ils déclenchent ensuite une réponse inflammatoire en activant la voie NF-κB, laquelle est impliquée dans le développement tumoral dans un contexte d’inflammation chronique. En outre, l’équipe INSERM a appuyé sa recherche sur un fait connu. Les poumons sont, bien sûr, en contact avec toutes sortes de pathogènes aéroportés et les cellules épithéliales, via leurs TLR, constituent la première barrière. Notamment les TLR7 et 8 se chargent de l’identification des ARN viraux, tels que ceux des VRS ou Influenza. Mais jusqu’à présent leur rôle dans la tumorogenèse n’avait jamais été démontré.
Une expression de TLR7 et de TLR8.
Les chercheurs français ont d’abord pu mettre en évidence une expression de TLR7 et de TLR8 dans les cellules humaines de cancer pulmonaire in situ, ainsi que dans des lignées de cellules tumorales. Puis ils en ont confirmé leur activité en les stimulant par des molécules agonistes. Ils ont alors constaté une activaltion de la voie de NF-κB, une surexpression de la protéine anti-apoptotique Bcl-2, le tout dans un contexte de majoration de la survie des cellules tumorales et de résistance à la chimiothérapie, par blocage de l’apoptose. Une analyse transcriptionnelle a été réalisée sur des cellules fraîches de tumeur pulmonaire humaine primitive ainsi que sur des lignées cancéreuses avec TLR7 (ou TLR8) activé. Elle a montré une expression génique suggérant une stimulation permanente des cellules tumorales par des ligands TLR.
Autant de démonstrations très en faveur d’une action de la voie des TLR favorisant le développement tumoral. En pratique, ces conclusions suggèrent aussi que la prescription d’une immunothérapie utilisant comme adjuvants des agonistes des TLR7 ou TLR8 devrait prendre en compte leur expression au sein de la tumeur. Le travail montre que les TLR peuvent accroître la survie des cellules tumorales ou favoriser leur résistance à la mort. Et de ce fait de tels adjuvants pourraient se comporter comme une « arme à double tranchant » en concluent les chercheurs.
JE Clin Investi dois : 10.1 172/JCI36551.
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