En matière d’innovation pharmaceutique, « le temps des produits “me too“ est vraiment derrière nous », assure Tom Aelbrecht, responsable du « Campus Janssen » en Belgique.
« Notre raison d’être, c’est d’apporter de vraies innovations aux patients », a-t-il martelé face à un parterre de journalistes internationaux conviés à Beerse pour découvrir le plus grand centre européen de recherche du groupe. Situé à une quarantaine de kilomètres d’Anvers, ce vaste campus réunit 1 800 collaborateurs pour la seule R & D, autour de trois axes stratégiques : les neurosciences, l’oncologie et les maladies infectieuses. Depuis 2015, Janssen s’appuie notamment sur trois nouvelles plateformes de recherche dédiées à la prévention, l’interception des maladies ainsi qu’au microbiome. « Des domaines de l’innovation médicale transformationnelle appelés à modifier le paysage sanitaire », selon les dires de la firme. Dans le champ du cancer, « l’interception » de la maladie avant l’apparition des premiers symptômes observables représente « le futur des traitements », considère le Dr Peter Lebowitz, responsable de la branche oncologie chez Janssen. « En sortant du classique cheminement bonne santé - diagnostic - traitement vers la médecine prédictive, avant que ne survienne la tumeur, nous pensons que nous aurons de bien plus grands effets thérapeutiques », ajoute-t-il. Une approche qui nécessite en premier lieu de progresser dans la compréhension des mécanismes à l’origine de la transition des cellules normales vers un état précancéreux, quand les cellules s’avèrent moins complexes et résistantes aux traitements.
Améliorer la survie
Pour l’heure, le quatrième laboratoire mondial en oncologie en termes de ventes priorise plusieurs domaines thérapeutiques précis présentant des besoins non satisfaits comme les hémopathies malignes, le cancer de la prostate ou le cancer du poumon. Son Darzalex (daratumumab) en monothérapie a reçu le feu vert de la Commission européenne le 23 mai dernier dans le cadre d’une procédure accélérée pour les patients atteints de myélome multiple en rechute et réfractaires aux autres traitements disponibles. Le laboratoire fait état d’une augmentation significative de la survie globale, s’élevant à 20 mois en moyenne selon les résultats d’études de phase 2, chez ces patients lourdement prétraités dont le pronostic est généralement très mauvais (5 à 9 mois).
Œil et Alzheimer
Dans le domaine des neurosciences et notamment de la maladie d’Alzheimer, l’objectif avoué est d’arriver à sortir d’impasses thérapeutiques en ciblant la pathologie bien plus en amont. « Nous investissons beaucoup sur les technologies qui contribuent à favoriser un diagnostic précoce », indique Husseini Manji, responsable du pôle de recherche en neurosciences au sein de Janssen. C’est tout l’enjeu du partenariat conclu en février dernier entre Janssen et Neurovision pour développer une technologie d’imagerie de l’amyloïde dans la rétine en vue d’une détection et surveillance précoce de la pathologie. « L’œil est une très bonne fenêtre sur le cerveau », note Husseini Manji. Freiner la progression d’Alzheimer nécessite « d’attaquer cette pathologie complexe sur plusieurs fronts », souligne-t-il. Le laboratoire focalisant actuellement ses développements autour de l’inhibition de BACE, l’immunothérapie amyloïde et du vaccin anti-Tau.
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