Label Recherche en cancérologie

La communauté scientifique lilloise se mobilise

Publié le 09/11/2010
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

LES CLINICIENS LILLOIS du Centre de référence régional en cancérologie ont décidé de s’associer aux chercheurs des trois universités lilloises pour déposer leur candidature autour de deux axes de recherche : les cancers évitables et les rechutes évitables.

La Région Nord-Pas-de-Calais détient en effet des records de mortalité pour les cancers des voies aéro-digestives supérieures, de l’œsophage, du poumon et du foie. Les équipes lilloises souhaitent mieux comprendre les facteurs de survenue liés à l’exposition environnementale et industrielle, ou à certains comportements à risques, mais aussi les raisons qui poussent les malades à consulter aussi tardivement.

« La région souffre d’une double peine. Le nombre de cancers y est très élevé. Et en plus, les personnes consultent avec des tumeurs avancées et donc difficilement curables. Pour casser cette spirale, il faut analyser les comportements qui conduisent les malades à recourir très tardivement aux soins, explique le Pr Éric Lartigau, chef du département universitaire de radiothérapie du centre Oscar Lambret. Dans cette optique, nous allons travailler en concertation étroite avec l’Université des sciences humaines de Lille-3 et la Maison européenne des sciences de l’homme et de la société. Il faut comprendre ce qui, dans la relation entre patients et soignants, peut expliquer cette réticence et même parfois cette peur de consulter. La façon dont nous communiquons n’est pas adaptée à la population. Seule, une prise en compte de cette composante sociologique et humaine permettra de changer les comportements et de franchir enfin une étape dans la lutte contre le cancer. »

L’autre axe de recherche touche aux rechutes évitables : pourquoi des cancers que l’on estimait guéris resurgissent-ils chez certains patients ? Et comment mieux prendre en charge les rechutes ? Là aussi, l’étude du comportement des personnes ayant été traitées pour un cancer permettra de mieux comprendre les réticences à se faire surveiller après le traitement. « Jusqu’ici, le recours aux sciences humaines et sociales se limitait souvent à une description des phénomènes, poursuit le Pr Lartigau. Pour ce projet, nous entendons les intégrer à la démarche, en amenant les chercheurs vers le champ de l’action. »

L’équipe lilloise a jusqu’au 10 décembre pour déposer sa candidature.

FLORENCE QUILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8853