Un véhicule à l’échelle de la nanoparticule (10 -9 mètre, soit un millionième de millimètre), peut permettre une délivrance ciblée et économique d’un anticancéreux juste au niveau de la tumeur. Des bio-ingénieurs ont développé une méthode simple et peu onéreuse pour faire transporter une nanoformulation d’un produit de chimiothérapie, qu’ils ont testée sur un modèle animal. Et ils montrent un potentiel d’élimination de la tumeur après un seul traitement.
Les vaisseaux sanguins tumoraux étant plus poreux que les vaisseaux normaux et sujets à des fuites, les nano-formulations sont particulièrement intéressantes dans le contexte de la cancérologie, étant susceptibles d’entrer plus facilement et de s’accumuler. Cela veut aussi dire que des doses plus élevées d’un produit peuvent être délivrées dans la tumeur tout en réduisant les effets systémiques.
Rendre hydrosoluble un produit qui ne l’est pas.
Ashutosh Chilkoti et coll. (Duke University) ont mis au point une méthode de délivrance par un système de polypeptide, ce qui est une des voies de recherche dans ce domaine. Une méthode qui présente l’avantage de rendre hydrosoluble un produit qui ne l’est pas, comme beaucoup d’anticancéreux.
Chilkoti et coll. ont modifié génétiquement la bactérie Escherichia coli afin de lui faire produire un polypeptide artificiel spécifique, connu sous le nom de polypeptide chimérique. Cette bactérie étant utilisée couramment pour produire des protéines, ce moyen est donc peu onéreux.
En mettant en présence la doxorubicine et l’E.Coli modifié, les deux éléments s’assemblent « spontanément en formation solide de 50 nanomètres, idéale pour le traitement du cancer », soulignent les auteurs, qui confirment que le produit devient hydrosoluble et qu’il peut donc exercer son effet à l’intérieur du cytoplasme.
Ils ont injecté la nanoformulation de doxorubicine à souris chez qui des tumeurs ont été implantées. En comparant la doxorubicine seule avec sa combinaison au polypeptide, ils observent, dans le deuxième cas, d’abord une réduction de 75 % de la taille de la tumeur et ensuite une survie de 66 jours comparativement à 27 jours.
Nature Materials, 1er novembre 2009.
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