LE CANCER DE LA PROSTATE peut concerner des patients jeunes et asymptomatiques, souvent en bon état général, chez lesquels une élévation du taux de PSA a été mise en évidence au titre du dépistage. Si le cancer est localisé, plusieurs options thérapeutiques sont possibles. Ces approches ont souvent des résultats proches en terme de taux de guérison et de contrôle de la maladie, et la survie des patients est prolongée. La qualité de vie est donc un élément important de la décision thérapeutique.
Comme la Haute Autorité de Santé le précisait en 2001, la plupart des études spécifiques ont montré que la qualité de vie globale est ressentie comme non altérée après prostatectomie radicale, au prix d’altérations qui concernent les fonctions sexuelles et urinaires. La prostatectomie totale a par ailleurs beaucoup évolué, les techniques actuelles permettant la préservation des érections et de la continence urinaire, cette dernière étant devenue une complication rare (1).
La radiothérapie externe, quant à elle, apparaît comme un traitement efficace et relativement peu toxique. Tous les traitements ont des effets secondaires, essentiellement urinaires, sexuels et digestifs. Ils surviennent rapidement. Il est nécessaire de fournir des informations précises et complètes à ce sujet lors de la consultation d’annonce. Après curiethérapie, la plupart des études montrent qu’une dégradation de la qualité de vie survient à court terme, mais qu’elle s’estompe le plus souvent à long terme. Dans une étude française, les suites immédiates du traitement, la diminution de la qualité de vie est apparue moins prononcée après curiethérapie qu’après prostatectomie radicale dans les suites immédiates (2). En revanche, à six et vingt-quatre mois, la comparaison était légèrement en faveur de la chirurgie.
Le registre CaPSURE.
Une étude comparative réalisée récemment à partir du registre CaPSURE a porté sur des patients atteints d’un cancer à un stade précoce (3). Ses résultats semblent montrer que la qualité de vie se dégrade dans l’année qui suit le traitement, quel qu’il soit, la dégradation s’estompant secondairement, les sujets recouvrant une qualité de vie proche de celle de la période préthérapeutique après prostatectomie. Les patients s’adaptent à la dysfonction érectile, fréquente, et à quatre ans, la qualité de vie ne semble pas diminuée.
Ainsi, globalement, les traitements ne semblent pas avoir d’effets significatifs à long terme sur le sentiment de bien-être général des patients. La surveillance active n’est par ailleurs pas exempte non plus de retentissement psychologique : environ 30 % des patients demanderont un traitement actif dans les trois premières années malgré l’absence objective de progression de leur maladie.
D’après un entretien avec le Dr Richard-Olivier Fourcade (service d’urologie, Centre hospitalier, Auxerre)
Références
(1) Walsh PC, et coll. Impotence following radical prostatectomy : insight into etiology and prevention. J Urol 1982 ; 128 : 492-7.
(2) Buron C, et coll. Brachytherapy versus prostatectomy in localized prostate cancer: results of a French multicenter prospective medico-economic study. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2007 ; 67 (3) : 812-22.
(3) Huang GJ, et coll. Health related quality of life for men treated for localized prostate cancer with long-term followup. J Urol 2010 ; 183 (6) : 2206-12.
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