Certains hommes traités pour un cancer de la prostate (chirurgie et traitements anti-androgènes) se plaignent du fait que la taille de leur pénis a diminué. Tel est le résultat d’une étude conduite par une équipe américaine (Dana Farber Institute/ Brigham and Women’s Cancer Center), publiée dans « Urology » et qui a porté sur près de 1 000 hommes du registre COMPARE (Comprehensive, Observational, Multicentrer, Prostate Adenocarcinoma Registry) traités pour une rechute de cancer prostatique.
Certes, des études antérieures ont déjà montré une réduction de la taille du pénis après prostatectomie, notamment lorsque les nerfs ne peuvent être respectés. Mais, comme le souligne un éditorialiste français (Luc Cormier, CHU de Dijon), cette nouvelle étude a le mérite de ne pas porter sur la seule prostatectomie.
En effet, elle a été conduite sur 948 hommes suivis pendant une moyenne de 5,53 années après soit une prostatectomie, soit une radiothérapie (radiothérapie externe ou brachythérapie), avec ou sans traitement anti-androgénique associé.
La taille du pénis n’était mesurée ni avant ni après le traitement. Le travail était en effet mené de façon déclarative au cours du suivi.
Prostatectomie et anti-androgènes
Sur ces 948 hommes, 25 (2,63 %) se sont plaints d’une diminution de la taille de leur pénis. L’incidence en fonction du traitement était de 3,73 % dans le groupe chirurgie (19 sur 510), de 2,67 % pour la radiothérapie avec traitement anti-androgénique (6 sur 225) et de 0 % pour la radiothérapie sans traitement anti-androgénique (0 sur 213).
Par ailleurs, cette réduction de taille du pénis interférait avec les relations intimes et était associée à un regret concernant le choix thérapeutique.
Pour les auteurs, mes médecins devraient discuter de ce problème avec les patients afin de les aider à prendre leur décision dans le choix du traitement.
Dans son éditorial, Luc Cormier signale que cette étude n’a pas permis d’apprécier les fonctions sexuelles et estime qu’il faudrait conduire des études sur le sujet.
Arti Parekh et coll. Urology, janvier 2013, pp. 130-135.
Ce travail a déjà été présenté en au Genitourinary Symposium de San Francisco en 2012.
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