Une grande étude européenne, portant sur près d’un demi-million de personnes, montre une association entre la consommation de viande traitée industriellement et la mortalité, en particulier par maladies cardiovasculaires et par cancer.
« Nous estimons que 3,3 % des décès prématurés pourraient être évités chaque année si les individus consommaient moins de 20 g de viande traitée industriellement par jour », indiquent Sabine Rohrmann (Université de Zurich), qui a dirigé une vaste étude portant sur 448 568 individus. L’étude EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and nutrition) est menée dans 10 pays (dont la France) et 23 centres en Europe.
26 344 décès en 2009
Des informations détaillées ont été recueillies sur l’alimentation, les habitudes vis-à-vis du tabac, l’activité physique et l’indice de masse corporelle de ces individus, âgés de 35 à 69 ans à l’inclusion (entre 1992 et 2000).
En 2009 (suivi moyen de 12,7 ans), on a dénombré 26 344 décès. Après les ajustements multivariés, une consommation élevée de viande traitée industriellement est trouvée associée à un excès significatif de mortalité de toutes causes : risque relatif de 1,18 (IC 95 % 1,11-1,25), pour une consommation de 50 g/j.Des associations significatives sont trouvées entre la consommation de viande traitée industriellement et les maladies cardiovasculaires, les cancers, ainsi que « les autres causes de décès ».
Mais la consommation de volaille n’est pas associée à une augmentation de la mortalité de toutes causes. La viande dite « traitée industriellement » inclut tous les aliments préparés (charcuterie, saucisses, bacon…), y compris les plats cuisinés prêts à consommer. Ces aliments ont des taux plus élevés d’acide gras saturés et de cholestérol, ainsi que de sel, de carcinogènes et de leurs précurseurs.
Plus d’alcool aussi
« Les hommes et femmes qui consomment le plus de viandes traitées industriellement mangent le moins de fruits et légumes et sont plus souvent des fumeurs. » D’une manière générale, on sait que les personnes qui ont une alimentation plus carnivore tendent à consommer plus d’alcool.
Les résultats montrent que les risques de décès prématurés (accroissement du risque de mortalité de toutes causes) augmentent avec la quantité de viande cuisinée industriellement. L’association persiste après correction des variables confondantes.
Ce résultat n’enlève rien au fait que « la viande en petite quantité est bénéfique », sans doute parce que cet aliment est une source importante de nutriments et de vitamines, soulignent les investigateurs. On voit même se dessiner une courbe en J dans l’étude EPIC, les risques les plus bas étant pour ceux qui consomment de la viande (et de la volaille) en petite quantité.
Rohrmann et coll. BMC Medicine 2013, 11 ;63.
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