DES JAPONAIS rapportent les résultats d’essais préliminaires dans les tumeurs cérébrales chez le rat : administré par voie nasale, le méthotrexate entraîne une réduction significative du poids des tumeurs comparativement à la voie intrapéritonéale.
Le traitement de ces tumeurs est limité par les difficultés à délivrer les agents antitumoraux à la cible, en raison notamment de l’imperméabilité de la barrière hémato-encéphalique (BHE). La délivrance intrathécale est difficile et inconfortable. La voie nasale présente des avantages. Elle a été utilisée comme alternative pour la délivrance systémique de médicaments utilisables uniquement par voie I. V. en cas d’impossibilité d’utiliser cette dernière voie. Par voie nasale, il y a une grande surface de contact, la membrane endothéliale est poreuse, la vascularisation abondante. De nombreuses études s’intéressent à cette voie. Des résultats récents montrent que la route nasale peut être utilisée avec succès pour délivrer des médicaments au système nerveux central.
Connexion directe.
« La connexion anatomique directe entre la cavité nasale et le SNC rend possible la délivrance de nombreuses substances. Les produits de bas poids moléculaire et des peptides atteignent directement le SNC en contournant la BHE. » C’est le seul site du corps humain où le système nerveux est en contact direct avec l’environnement. De plus, on a montré que les molécules atteignent le SNC à partir de la cavité nasale par transport direct le long des voies nerveuses olfactive et trigéminée. Enfin, les médicaments administrés au SNC par voie intranasale évitent l’effet du premier passage hépatique.
Tomotaka Shingaki et coll. ont testé cette possibilité de transport direct du nez au cerveau en utilisant le méthotrexate dans son effet antitumoral.
Trois administrations nasales de méthotrexate ont été délivrées des rats modèles de gliome, comparativement à un groupe d’animaux auxquels on a donné le médicament par voie intrapéritonéale.
Un effet antitumoral significatif est enregistré à la fois contre la croissance in vitro et in vivo des cellules de gliome. Et même, après administration nasale, les taux dans le LCR sont significativement plus élevés, bien que les taux plasmatiques soient plus bas.
« Les résultats indiquent que le méthotrexate est transporté directement de la cavité nasale au LCR et que la concentration dans le LCR est suffisamment élevée pour inhiber la croissance in vivo du gliome. »
Les résultats montrent une réduction de la masse tumorale chez les rats porteurs de gliomes significativement plus importante après administration du méthotrexate par la voie nasale que par intrapéritonéale. Une réduction de près d’un tiers du poids de la tumeur est observée.
« La stratégie consistant à utiliser le transport direct nez-cerveau peut s’appliquer aux nouveaux systèmes thérapeutiques, non seulement pour les tumeurs cérébrales, mais aussi pour les autres maladies du système nerveux central, telles que les maladies neurodégénératives. »
Molecular Pharmaceutics (journal de l’American Chemical Society), 22 septembre 2010.
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