DE NOTRE CORRESPONDANTE
TROP SOUVENT diagnostiqué à un stade tardif, le cancer du poumon est le cancer le plus meurtrier. De récentes études ont montré que l’analyse de l’haleine pourrait permettre de détecter la présence d’un cancer, y compris celui du poumon, même au stade précoce.
Une étude pilote de Peled et coll. publiée dans le « Journal of Thoracic Oncology » (de l’International Association for the Study of Lung cancer), avait pour objectif de savoir si un test de l’haleine pourrait distinguer les nodules pulmonaires bénins des nodules malins.
Les chercheurs ont recueilli l’haleine de 72 patients qui étaient explorés pour des nodules pulmonaires dans un hôpital du Colorado. Ils ont déterminé le profil des composés organiques volatils (COV) dans l’air expiré par méthode de chromatographie en phase gazeuse et spectrométrie de masse (CG-SM) et par méthode de nanoréseau chimique, développée par le Pr Hossam Haick et ses collègues a l’Institut de Technologie de Technion en Israël.
Composés organiques volatils.
« Les nanodétecteurs mesurent des composés organiques volatiles (COV) libérés par les cellules dans la circulation sanguine, et ensuite expirés, explique au " Quotidien " le Pr Haick. La rangée de capteurs est composée de 20 nanoparticules d’or attachées à des molécules sensibles à divers COV, tels qu’aldéhydes, cétones, alcool, benzènes et alcènes. Le patient souffle dans un sac, et lorsque l’air passe à travers le nanoréseau, chaque COV se lie à son détecteur complémentaire et émet un signal électrique. Des logiciels sondent les signaux afin d’obtenir une signature du type et du stade du cancer. »
Les résultats montrent que les deux techniques identifient correctement les nodules pulmonaires malins (n = 53) et bénins (n = 19). L’analyse par CG-SM détecte une concentration supérieure de 1-octène dans l’haleine associé au cancer du poumon. Le nanoréseau distingue avec un bon degré d’exactitude (88 %) les nodules bénins des nodules malins, et permet en outre de faire la distinction entre l’adénocarcinome et le cancer épidermoïde du poumon (88 % d’exactitude) et entre le stade précoce et le stade avancé (88 % d’exactitude).
Le scanner.
« D’autres études seront nécessaires pour valider cette approche non invasive, en évaluant une plus grande cohorte de patients porteurs de nodules pulmonaires détectés par scanner », concluent les chercheurs.
L’analyse de l’haleine pourrait ainsi résoudre le problème créé par le dépistage du cancer du poumon par scanner. Si le dépistage régulier par scanner à faible dose du poumon s’est montré capable de réduire de 20 % la mortalité par cancer du poumon, le taux de faux
positifs est très élevé (96 %), ce qui oblige de nombreux patients à subir une exploration invasive pour finalement découvrir que le nodule pulmonaire est bénin.
« Le test de l’haleine décrit dans cette étude pourrait avoir un impact important en réduisant l’exploration inutile et en diminuant le risque de morbidité liée à l’exploration ainsi que les coûts. De plus, il pourrait faciliter la mise en route plus rapide du traitement », notent les chercheurs.
Peled & coll, Journal of Thoracic Oncology, octobre 2012.
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