LA MAMMOGRAPHIE vient de se réinventer. En couplant l’injection d’un produit de contraste avec la mammographie, le SenoBright lancé par GE Healthcare, améliore les résultats des examens de dépistage et évite des IRM.
À l’Institut Gustave Roussy, le Dr Clarisse Dromain l’expérimente depuis 2001 et a participé aux essais cliniques. « Cette technologie permet de voir plus clairement l’étendue d’un cancer qu’avec une mammographie standard ou une échographie. Et les examens de suivi par IRM valident exactement les mêmes informations. » Son service a pratiqué au total 200 examens CESM ou mammographie spectrale avec rehaussement du contraste. La nouvelle technologie SenoBright de GE Healthcare utilise les rayons X à différentes puissances pour créer deux expositions distinctes. Les images obtenues, grâce à l’injection d’un produit de contraste (iode), mettent en évidence les zones d’angiogenèse, là où se forment les petits vaisseaux sanguins susceptibles d’être liés à la présence d’une tumeur. Les images sont très nettes.
Les premières études cliniques ont validé l’utilisation de la CESM pour, d’une part, améliorer le pourcentage de détection des cancers chez les jeunes femmes à risque (5 à 10 % des patientes) et remplacer l’IRM avec injection qui leur est souvent proposée et, d’autre part, préciser un diagnostic incertain (10 % des patientes lors des examens de dépistage) ce qui évite le stress lié à l’attente d’un examen complémentaire comme l’IRM ou les biopsies inutiles. Les patientes reçoivent une injection intraveineuse d’un produit de contraste iodé standard deux minutes avant la mammographie qui dure 5 minutes. Le résultat est connu aussitôt, ce qui permet de mettre en œuvre le traitement plus rapidement, si nécessaire. Les images acquises sont reproductibles, moins liées à l’interprétation du clinicien que les échographies, et facilement comparées aux résultats standards. Une autre étude clinique démarre pour valider la CESM dans le cadre du bilan d’extension du cancer du sein.
La technologie SenoBright est intégrée par mise à niveau des appareils de mammographie numérique de GE Healthcare (120 appareils en France) et pour un coût de 120 000 euros. Le produit sera livré à partir d’octobre dans les pays qui reconnaissent le marquage CE (en cours d’attribution). L’examen sera côté pour le moment comme une mammographie plus une injection de contraste. La CESM est installée à l’IGR et à l’Institut Curie.
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