QUATRE CAS de cancer rectal ont été réséqués, totalement ou partiellement, par des chirurgiens stambouliotes* qui ont emprunté la voie ombilicale à l’aide d’un trocart multivalve. À la plus grande satisfaction des patients. Compte rendu opératoire.
Développée et mise au point aux États-Unis, la technique est identique à celle utilisée (par le Pr Xavier Martin à Lyon) pour prélever un rein : une cœliochirurgie à trocart unique (single port), un instrument grâce auquel il est possible d’introduire trois instruments et une caméra.
Le nombril, naturellement.
Cette chirurgie mini-invasive a les avantages que l’on connaît, versus la voie abdominale classique, sur la convalescence (plus rapide), la reprise (plus précoce) de l’activité professionnelle, la réduction des douleurs postopératoires ou la durée écourtée d’hospitalisation.
L’accès par l’ombilic, cet orifice naturel embryologique, a été déjà testé pour le rein et le côlon ; et ici pour la première fois, pour le rectum, de surcroît un cancer du rectum.
Les patients étaient soumis à une préparation colique consistant en un régime sans résidu pendant deux jours et en l’ingestion d’une solution osmotique un jour avant l’intervention. La durée d’hospitalisation était de 4,25 jours en moyenne. L’anesthésie était générale, une couverture antibiotique et une prophylaxie thromboembolique systématiques. L’intervention était longue, près de six heures, la résection étant totale pour deux des patients, partielle pour les deux autres, la pièce opératoire mesurant 3,5 cm et les ganglions envahis au nombre de 15.
En apprentissage.
Le côlon sigmoïde est d’abord suspendu au quadrant latéral gauche par un point d’attache à travers l’épiploon, ce qui permet de réaliser la dissection médiane et la ligature vasculaire. Le mésorectum est ensuite disséqué jusqu’au plancher pelvien, le rectum étant séparé du côlon proximal à l’aide d’agrafeuses endoscopiques linéaires. Le tissu réséqué est alors extrait par l’ombilic dans un petit sac. Enfin, l’anastomose est faite soit avec une agrafeuse circulaire, soit par une suture à la main.
Le principal point faible de la technique, la durée opératoire, est lié à son apprentissage nécessaire. Autre frein, la libération du rectum, un geste difficile aujourd’hui avec les agrafeuses endoscopiques linéaires ; elles devraient être avantageusement remplacées par des agrafeuses flexibles rotatives et articulées.
L’incision ombilicale doit être d’au moins 3 cm pour travailler correctement.
Arch Surg. 2011; 146(1): 75-81.
* Stambouliote : d’Istanbul
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