AVANT L’ADN, il y a la membrane cellulaire. Il en va de même pour la toxicité du cis-platine. Selon des chercheurs du CNRS et de l’université de Nice, si la molécule exerce son action anti-cancéreuse en se complexant avec l’ADN des cellules tumorales, les effets secondaires neurologiques qui surviennent dans la demi-heure suivant l’injection sont en rapport avec une altération de la membrane cellulaire. Troubles de la perception, troubles de l’audition, acouphènes et pertes d’équilibre seraient ainsi provoqués par un étirement des mécanorécepteurs membranaires. Comme les effets génotoxiques ne s’exercent pas rapidement, ils ne pouvaient expliquer les effets secondaires à court terme du cis-platine. C’est pourquoi l’équipe de scientifiques dirigée par Laurent Counillon et Mallorie Poët a alors fait le choix d’explorer une piste peu évoquée pour l’agent anti-cancéreux : la membrane cellulaire.
Les chercheurs ont ainsi découvert que le cis-platine est capable de modifier en quelques minutes l’architecture des membranes cellulaires. La molécule une fois dans la cellule est capable de modifier sa forme, sa morphologie et sa tension. Situés au cœur de la membrane, les mécanorécepteurs, qui sont sensibles à l’étirement et à la pression, ne fonctionnent plus normalement. Or, ces censeurs ont un rôle important : ils servent à régler le seuil de déclenchement de la douleur dans les fibres nerveuses périphériques, à percevoir les ondes sonores et la « verticalité » dans le système vestibulaire de l’oreille. Les scientifiques ont ainsi décrit un nouveau mécanisme d’action du cis-platine, qui pourrait expliquer sa toxicité à court terme. Ces résultats suggèrent qu’il serait possible de limiter les effets secondaires, en associant des composés pharmacologiques. La prochaine étape pour les chercheurs est de les tester chez l’animal.
Cancer Research, 1er octobre 2010.
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