Plusieurs études laissaient entendre que l’obésité abdominale était associée à une augmentation du risque de cancer du sein après la ménopause. Il restait un obstacle à franchir pour pouvoir exploiter ces données expérimentales : quelle méthode de mesure de l’adiposité permettait une meilleure appréciation du surrisque de cancer ?
Pour objectiver l’évolution du périmètre abdominal des patientes, le Dr Evangelia-Ourania Fourkala du University College de Londres et ses collègues ont demandé à plus de 92 000 femmes de plus de 50 ans sans antécédent de cancer quelle était leur taille de jupe au cours du suivi de l’étude mais au cours des années précédentes. Ils ont pu mener une étude prospective sur ce grand nombre de patientes recrutées au sein de la cohorte UKCTOCS (UK Collaborative Trial of Ovarian cancer Screening). À la fin d’un suivi médian de 3,19 ans, 1 090 femmes ont développé un cancer du sein.
Mieux vaut un tour de taille fort et stable qu’une taille fine qui s’épaissit
Une augmentation moyenne d’une taille de jupe tous les dix ans, entre 25 ans et la ménopause, était associée à un surrisque de 33 % de cancer du sein. Si cette évolution du tour de taille, et donc de la graisse abdominale, avait un impact important, ce n’était pas le cas de la taille de jupe à 25 ans. Les femmes appartenant au décile dont les tailles de jupe étaient les plus importantes étant jeunes n’avaient pas plus de risque de développer un cancer du sein que celles ayant une taille plus fine.
Les auteurs ont relevé plusieurs autres facteurs associés à un surrisque de cancer du sein. Ainsi, une différence de 5 points de l’indice de masse corporel à l’inclusion dans l’étude était associée à une augmentation statistiquement significative de 7,6 % du risque de cancer du sein au cours du suivi.
Faciliter les messages de prévention publique
« La taille des vêtements s’est révélée être le moyen le plus fiable pour mesurer l’adiposité des patientes », détaillent les auteurs. « La confirmation de nos résultats permettrait de délivrer un message de santé publique simple et compréhensible », suggèrent-ils. Le recours aux tailles de vêtements pour quantifier la quantité de graisse abdominale permettrait en outre de retracer l’évolution de patientes chez qui l’on n’a jamais mesuré l’indice de masse corporelle.
Evangelia-Ourania Fourkala et al, Association of skirt size and postmenopausal breast cancer risk in older women : a cohort study within the UK Collaborative Trial of Ovarian Cancer Screening (UKCTOCS), BMJ Open, publication en ligne du 24 septembre 2014
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