Une très grande méta-analyse de données de la littérature réalisée pour approcher plus précisément le risque de cancer testiculaire attaché à une cryptorchidie indique une multiplication par un facteur 3. La stratification du risque reste à affiner.
La cryptorchidie est l’anomalie congénitale génito-urinaire, la plus fréquente chez le garçon. Elle concerne environ 6 % des nouveau-nés de sexe masculin. Les testicules restent dans l’abdomen ou le canal inguinal.
C’est aussi le facteur de risque le plus significatif évoqué pour le cancer testiculaire. La littérature fait état d’une grande variabilité des chiffres. Et l’ampleur de ce risque restait à établir. Un défi qu’ont relevé Stephanie Zhao Lin Lip et coll. (Royaume-Uni) qui ont effectué une vaste méta-analyse, portant sur plus de 2 millions de garçons, dont la santé a été évaluée pendant une période cumulée de 58 millions de personnes-années. Un groupe de 345 garçons présentant une cryptorchidie et qui ont développé un cancer testiculaire s’en détache.
Chez les garçons ayant une cryptorchidie, la probabilité de développer un cancer testiculaire est multipliée par 2,5 à 4 selon les études. Les auteurs estiment que le risque moyen est donc multiplié par 3 pour une cryptorchidie en tant que malformation unique.
Le cancer testiculaire est le plus fréquent des cancers chez les hommes jeunes, entre 20 et 45 ans. La prévalence est actuellement en augmentation, le nombre des nouveaux cas a doublé entre 1975 et 2008 au Royaume-Uni, passant de 3,4/100 000 hommes à 6,9/100 000.
L’analyse ne répond pas à différentes questions, concernant la latéralité, le degré d’ectopie ou le geste chirurgical de correction de l’anomalie, sur le risque de cancer. Une meilleure stratification du risque en fonction des patients est donc attendue.
Besoin d’une surveillance au long cours ?
Le risque de transformation maligne est-il suffisamment significatif pour mériter l’institution d’une surveillance régulière, comme pour d’autres états précancéreux ?
Pour arriver à leurs fins, les auteurs ont ratissé les bases de données Embase et Medline pour débusquer les études traitant du lien entre la cryptorchidie en tant qu’anomalie isolée et la survenue ultérieure d’un cancer testiculaire. Dans ce qui a été publié entre 1980 et 2010, 735 publications ont été trouvées, avec 12 études traitant aussi de la chirurgie réparatrice (orchidopexie). Cela inclut aussi 9 études cas-témoins, avec 2 281 cas de cancer testiculaire, chez des hommes de 15 à 75 ans, entre 1965 et 2006, comparés à 4 811 témoins. Il y avait aussi 3 études de cohorte où des groupes ont été surveillés régulièrement sur le long terme.
L’analyse de cette littérature ne permet pas de répondre définitivement. La question demeure.
Arch Dis Child 2012 ; 29 novembre. Doi :10.1136/archdischild-2012-302051.
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