LE CANCER colorectal tue 17 400 patients par an, soit un Boeing qui s’écrase par semaine. Un fléau qui motive le gouvernement, qui a lancé une campagne pour le dépistage (« le Quotidien » du 3 mars) mais aussi sociétés savantes. Le 29 mars, le Club de réflexion des cabinets et groupes d’hépato-gastro-entérologues (CREGG) et la Société française d’endoscopie digestive (SFED) proposent des consultations gratuites, sur rendez-vous, et des réunions d’information sur la prévention du cancer colo-rectal*. But de l’opération ? Sensibiliser le grand public et particulièrement les personnes à risque élevé, comme l’explique le Dr Jean-Christophe Létard (voir ci-dessous). Les médecins communiqueront également sur la prévention des cancers oeso-gastro-duodénaux, responsables de 10 000 décès annuels.
Déterminer son propre niveau de risque.
Les salles d’attente des établissements hospitaliers et cabinets médicaux qui participent à l’opération affichent actuellement un questionnaire. Le document sensibilise les sujets à risque élevé, ciblés pour une coloscopie : un parent proche au 1er degré qui a eu un cancer du colon ou a été suivi pour des polypes, un antécédent de cancer du colon ou de polypes du colon, une maladie inflammatoire, la présence de sang dans les selles ou sur le papier toilette, des modifications inhabituelles et persistantes du transit, des douleurs abdominales récentes, prolongées et inexpliquées, une anémie inexpliquée par carence en fer découverte par le médecin généraliste. Au total, 10 % des plus de 50 ans sont concernés. Pour eux, l’Hémoccult est inapproprié.
Pour garder un colon intact.
Selon les experts, pour abaisser la mortalité du cancer colo-rectal par deux, il faudrait augmenter le nombre de coloscopies de 30 %. Elles restent l’acte le plus fiable pour détecter un cancer du colon ou un polype. Chaque année, environ 1 million de coloscopies permettent d’enlever des polypes chez un tiers des patients opérés. « Quatre-vingt pour cent des lésions diagnostiquées font moins de 1 cm », avance le Dr Jean-Marc Canard, membre du CREGG et ancien président de la Société française d’endoscopie digestive, qui insiste sur l’impact d’une colectomie chez un patient non diagnostiqué à temps.
Cette journée de prévention n’a pas encore un large impact, faute de participants. En 2010, environ 250 gastro-entérologues ont participé à l’opération, sur 3 200 en exercice. Le 29 mars prochain, les organisateurs espèrent augmenter la mobilisation de leurs confrères.
* Initiée par le CREGG, la journée est réalisée en partenariat avec l’ADPF (Association des polypectomisés de France), l’ANGH (Association des gastro-entérologues des hôpitaux généraux), la FFCD (Fédération francophone de cancérologie digestive), la SNFCP (Société nationale française de coloproctologie), la SNFGE (Société nationale française de gastroentérologie) et l’INCa (Institut national du cancer). Pour trouver les établissements hospitaliers et les cabinets médicaux participant à l’opération : www.sfed.org et www.cregg.org.
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