Les malades du cancer touchés par le Covid-19 présentent « un risque de mortalité plus important et plus précoce », selon l'étude observationnelle et multicentrique Oncovid-19 menée par le Centre Léon-Bérard de Lyon, spécialisé dans la lutte contre le cancer, publiée dans le « British Journal of Cancer ».
Quelque 1 162 patients ont été inclus entre le 1er mars et le 21 mai 2020 dans cette étude, à laquelle ont participé 18 centres de lutte contre le cancer, et 5 centres hospitaliers français. L'âge médian était de 63 ans et 47 % des participants étaient des hommes. La majorité (86 %) souffrait de tumeurs solides, près de 60 % présentaient des métastases. Quant au Covid, 36,6 % étaient positifs (RT-PCR positive et/ou images radiologiques caractéristiques) et 63,4 % étaient négatifs.
Près de 28 % des patients atteints de cancer et de Covid décédés à un mois
Les patients cancéreux atteints de Covid se sont révélés être les plus vulnérables : ainsi, 27,8 % des patients testés positifs sont décédés dans les 28 jours suivant le diagnostic de Covid-19, contre 16,3 % des patients testés négatif. En outre, près de 97 % des patients positifs ont dû être hospitalisés pour le Covid.
Le Covid était désigné comme la cause du décès pour 50 % des patients cancéreux et testés positifs.
L'étude a aussi permis d'identifier des facteurs associés à un risque de mortalité plus élevée, chez les patients cumulant Covid et cancer : le sexe masculin, le statut métastatique, la lymphopénie ≤ 0,7 g/L (déficit de lymphocytes ou déficit immunitaire), les antécédents de maladie inflammatoire ou auto-immune nécessitant des traitements immunosuppresseurs.
En revanche, le type de cancer, pas plus que les traitements anticancéreux, n'était significativement associé à un sur-risque de mortalité dans la population infectée.
Pour une surveillance accrue, même en cas de tests négatifs
« L’étude ONCOVID-19 a donc mis en exergue le fait que les patients atteints de cancer et présentant des symptômes de la maladie Covid-19, qu’ils soient positifs ou non au test PCR, doivent être surveillés attentivement », estime le directeur général du Centre Léon-Bérard, le Pr Jean-Yves Blay. Dans la discussion, les auteurs soulignent en effet que le taux de mortalité à un mois chez les patients catégorisés comme négatif (16 %) est supérieur à celui habituellement retrouvé chez les patients atteints de cancer, ce qui suggère une proportion non négligeable de faux négatifs.
« En pleine période de crise sanitaire (du Covid-19), il était urgent de comprendre les effets de ce nouveau virus sur les patients atteints de cancer pour les protéger et pouvoir notamment maintenir les traitements contre le cancer chez ces patients fragiles », conclut la coordinatrice de l'étude, la Dr Souad Assaad.
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