Malgré l'arrivée des immunothérapies il y a 10 ans, un patient sur deux atteints de mélanome ne répond pas aux traitements. « L'enjeu majeur est d’identifier de nouveaux biomarqueurs pour prédire quels patients peuvent répondre aux traitements ou non », explique Bruno Ségui. Ce chercheur codirige au sein du centre de recherche en cancérologie de Toulouse (CRCT) l’équipe Melasphinx avec Nathalie Andrieu-Abadie.
Leurs travaux, entrepris en 2019, ont permis de montrer que le TNF, cette cytokine très présente dans le mélanome métastatique, était impliqué dans la résistance aux immunothérapies dans deux essais cliniques de phase 1 (soutiens de la Fondation ARC et de la Fondation Toulouse Cancer Santé). Dans Ticimel, le premier d'entre eux, l’équipe a évalué sur une cohorte de 32 patients la sécurité et la tolérance de la combinaison de plusieurs immunothérapies (anti-TNF-α + anti-PD1 + anti-CTLA-4). « Nous avons vu que cette combinaison était bien tolérée ; et dans un second essai clinique Melanef Alpha nous avons identifié, au sein d’une cohorte de 60 patients, des biomarqueurs prédictifs aux immunothérapies en lien avec le TNF », rapporte Bruno Ségui.
L’ensemble des résultats sera publié en 2023, mais de premières pistes encourageantes se dessinent. « Les premiers résultats montrent que les patients qui ne répondent pas à cette trithérapie présentent des taux élevés de TNF circulant. Cela va donc dans le sens que cette protéine est potentiellement une cible d’intérêt. C’est ce que nous allons maintenant évaluer dans le cadre d’un essai clinique de phase 2 », avance Bruno Ségui. Grâce à un nouveau soutien de la Fondation ARC, Melasphinx prévoit de lancer cette étude multicentrique en 2024.
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