DANS LE CADRE du plan Cancer 2009-2013, le ministère de la Santé et l’Institut national du cancer (INCa) lancent pour la première fois une campagne de prévention et de dépistage du cancer du col de l’utérus. Après le cancer de la prostate, ce sont donc les femmes qui sont visées cette fois-ci, « en particulier les plus vulnérables socialement ». La campagne radio, diffusée au niveau national jusqu’au 22 juin, prétestée auprès de femmes à faibles revenus, ainsi que des documents d’information (notamment dans les pharmacies) et des affiches, doivent sensibiliser sur l’importance d’un frottis de dépistage tous les trois ans entre 25 et 65 ans.
Actuellement, le dépistage par frottis cervico-utérin est majoritairement individuel et repose essentiellement sur l’initiative des professionnels de santé. Il touche environ 60 % des femmes concernées. Une expérimentation de dépistage organisé est menée dans 13 départements via différentes actions : invitation par courrier des femmes n’ayant pas fait de frottis depuis trois ans (les femmes de plus de 55 ans se font moins dépister), relance de celles ne donnant pas de suite à l’annonce d’une anomalie sur leur frottis. Chacun de ces départements doit également mettre en place « un projet innovant pour toucher les femmes particulièrement éloignées de la prévention ». Au total, ce sont deux millions de femmes qui vont bénéficier de cette action de santé publique.
Le test HPV, actuellement uniquement recommandé en deuxième intention à la suite de frottis présentant des anomalies malpighiennes de signification incertaine, pourrait constituer un nouveau procédé de dépistage primaire du cancer du col. À l’étude depuis plusieurs années, il a déjà été expérimenté dans plusieurs pays européens. Des expérimentations vont être prochainement lancées en France (à Marseille et en Indre-et-Loire, notamment) pour étudier les conditions d’utilisation de ce test. L’objectif est de repérer les femmes chez lesquelles les HPV sont persistants. Certaines études ont montré que cette modalité de dépistage pourrait détecter un plus grand nombre de lésions que le frottis, mais uniquement chez les femmes de plus de 30 ou 35 ans. Chez les plus jeunes, l’infection par le HPV est fréquente et n’a pas de signification pathologique. L’un des avantages du test est qu’il peut être proposé sous la forme d’autoprélèvements vaginaux auprès des femmes refusant de consulter un médecin pour l’examen gynécologique.
L’information sur Internet.
Le deuxième axe de la campagne concerne la vaccination destinée aux jeunes filles (qui ne se substitue toutefois pas, plus tard, au dépistage par frottis). La forte médiatisation du vaccin ces dernières années a suscité de nombreuses interrogations auxquelles la campagne s’efforce de répondre. Les jeunes filles peuvent s’informer grâce à un espace dédié sur le site de l’INCa (avec deux entrées spécifiques, l’une pour les adolescentes de 14 ans, l’autre pour les 15-23 ans, âge de la vaccination de rattrapage) ; une action ciblée a également été lancée sur Facebook. Pour les mères, un espace d’information est aussi proposé sur e-cancer.fr. Pendant la durée de la campagne, il est possible de poser des questions sur la vaccination HPV ou sur le dépistage par frottis ; un gynécologue répond dans les 48 heures, grâce à la collaboration du Collège national des gynécologues obstétriciens français et de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale.
Enfin, un dispositif est mis en place à destination des professionnels de santé, infirmières scolaires et pharmaciens, qui sont appelés à faire passer les messages de prévention grâce à des affiches et dépliants. Un outil pratique de consultation a notamment été adressé aux généralistes via le « Bulletin de l’Ordre » de mai-juin.
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