CINQUANTE-DEUX pour cent des femmes de 50 à 74 ans – soit plus de 2 360 000 personnes – ont participé dans la période 2009-2010 au dépistage généralisé du cancer du sein, une mammographie avec double lecture, accompagnée d’un examen clinique. C’est le premier infléchissement (certes léger) du taux de participation observé par l’InVS depuis 7 ans, puisqu’elles étaient 52,3 % à se faire dépister en 2009. « Déjà, l’an dernier, nous observions une augmentation plus faible que prévue. Cette année, c’est la première diminution. Nous arrivons à un palier et constatons une moins bonne adhésion au dépistage », commente Emmanuelle Salines, médecin de santé publique à l’InVS. La professionnelle relativise néanmoins : « Avec le vieillissement de la société, la population cible est plus nombreuse, aussi le nombre de femmes dépistées a augmenté. ». En un an, 100 000 personnes supplémentaires ont reçu un appel au dépistage gratuit.
Inégalités territoriales.
Les écarts demeurent très importants entre les régions. Si les Pays de la Loire, le Limousin, la Bretagne affichent plus de 60 % de participation, la Corse, la Guyane, l’Ile-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur sont en dessous des 45 %. Ces inégalités se retrouvent à plus fine échelle, puisque Paris reste la ville où le dépistage organisé est le plus faible (27,1 %), tandis que 5 départements (Haute-Vienne, Cher, Lot et Garonne, Landes, et Maine et Loire) ont des taux compris entre 65 et 70 %. « Historiquement, certains conseils généraux ont lancé une action de sensibilisation plus tôt et dispensé ainsi de bonnes habitudes », explique Emmanuelle Salines. « La participation dépend également du gradient social, ce qui permet de mieux comprendre le cas parisien. Ainsi, les femmes défavorisées se font rarement examiner, contrairement à celles appartenant à la classe moyenne. Les autres, à haut niveau social, préfèrent, quant à elles, le dépistage individuel auprès de leur gynécologue et ne sont donc pas prises en compte dans ces chiffres », ajoute la médecin.
En additionnant l’estimation du nombre de femmes dépistées individuellement (environ 10 %), le taux global s’élève à 65 %. Cela reste loin derrière l’objectif européen d’un taux de participation de 70 %. Et à contre-courant des ambitions du plan Cancer 2009-2013, qui vise une augmentation de 15 %, voire 50 % dans les départements en retard.
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