Malgré le bond en avant dans l'infection VIH avec les antirétroviraux (ARV), le sarcome de Kaposi reste un cancer sans traitement curatif et grevé d'une forte morbidité. À partir d'une petite cohorte, des chercheurs de l'université de Californie suggèrent que l'immunothérapie par inhibiteur du check point PD1 pourrait être une thérapeutique prometteuse.
Dans « Cancer Immunology Research », l'équipe de Natalie Galanina publie les résultats obtenus chez 9 patients ayant un sarcome de Kaposi qui ont été traités par anti-PD1 entre août 2013 et décembre 2017 au Moores Cancer Center. Tous les patients traités par antirétroviraux avaient déja reçu une précédente ligne thérapeutique pour le cancer cutané.
La chimiothérapie insuffisante
Environ 15% des patients séropositifs traités par ARV développent un sarcome de Kaposi. De nouveaux traitements sont nécessaires pour optimiser la prise en charge de cette affection opportuniste liée à la co-infection VIH et virus herpes HHV8. Le cancer peut persister chez des patients ayant une charge virale indétectable.
La prise en charge actuelle repose sur la chimiothérapie, notamment sur la doxorubicine liposomale. Même si, environ la moitié des patients sont répondeurs, la plupart présentent des rechutes et nécessitent des cures itératives. Forts de ce constat, les scientifiques ont voulu tester les anti-PD1 et anti-PD-L1, qui se sont révélés efficaces dans plusieurs cancers, notamment cutanés comme les mélanomes.
Dans cette cohorte, huit patients ont reçu du nivolumab et un du pembrolizumab. La charge virale médiane était de 20 copies/ml et le taux de CD4 de 256 cellules/μL. Cinq patients étaient en rémission partielle et un en rémission complète. La stabilisation tumorale a été obtenue pour les trois autres. Le suivi allait de 1,5 à 6,5 mois.
Alors que la chimiothérapie présente de nombreux effets secondaires, la toxicité reste limitée avec les anti-PD1, en particulier il n'y a pas de myélosuppression. Sept patients ont même eu une petite augmentation non significative à la fois des taux de CD4 et de CD8.
Des profils étonnants
De plus, les chercheurs ont fait une observation étonnante. Les patients répondeurs aux anti-PD1 ne présentent pas les caractéristiques habituellement décrites. Deux marqueurs de réponse sont utilisés, notamment le taux d'expression PD-L1 et la charge de mutation tumorale, en anglais tumor mutational burden (TMB).
Comme l'explique Natalie Galanina : « D'habitude, l'immunothérapie par inhibiteur de check point est plus efficace chez les patients ayant une TMB élevée et/ou une forte expression de PD-L1, là nous avons vu plusieurs patients répondeurs sans ces caractéristiques ». Parmi les répondeurs, la cohorte comptait des patients avec des taux bas de CD4, une charge virale élevée et/ou une maladie viscérale.
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