Les personnes atteintes d’un cancer doivent faire face à la maladie, mais aussi bien souvent à des difficultés financières. L’enquête du Dispositif d’observation pour l’action sociale (Dopas) lancé par la Ligue contre le cancer en 2010 pour mieux identifier l’impact social du cancer pour les personnes malades, a été conduite auprès de 1 700 malades. En 2011, 350 500 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués, soit 1 000 cas par jour. La Ligue contre le cancer précise que la prise en charge a évolué, aujourd’hui 91 % des chimiothérapies et 98 % des radiothérapies se font en mode ambulatoire. Les distances à parcourir sont plus importantes pour bénéficier des traitements et des soins de supports, les acteurs se multiplient, et les patients ont un rôle de plus en plus primordial dans leur parcours de soin.
La maladie a de nombreux impacts sur la vie du malade, elle entraîne notamment pour beaucoup de patients une diminution des revenus. Ainsi, 60 % des personnes qui étaient actives au début de leur maladie déclarent avoir subi une telle baisse. La diminution du salaire est la conséquence de l’arrêt de travail, mais aussi d’un remboursement partiel par le système de prévoyance qui souvent, ne tient pas compte des primes et des heures supplémentaires. « Les primes que je ne touche plus représentaient 24 % de mon salaire, sans compter les heures sup qui me permettaient de boucler les fins de mois », témoigne l’une des personnes sondées par la Ligue. Près de la moitié de celles (44 %) qui déclarent des baisses de salaire au cours de leur maladie, indiquent avoir subi une diminution importante de plus d’un quart de leurs revenus. Selon la Ligue contre le cancer, ces difficultés exacerbent « le sentiment de dévalorisation déjà très présent dans la maladie », et la baisse ou perte de revenus « peut être vécue comme une mort sociale ».
Retour à l’emploi difficile.
La maladie entraîne de nombreux frais non remboursés par la sécurité sociale ou les mutuelles, comme des dépassements d’honoraires, prothèses capillaires non remboursées, crèmes « de confort » contre les brûlures des radiothérapies, frais de transport pour aller suivre les traitements ou encore frais de garde pour les enfants. Ces dépenses viennent alors s’ajouter aux baisses de revenus.
Dans l’immense majorité des cas, le cancer entraîne non seulement un arrêt de travail, mais aussi une modification de l’activité professionnelle. Le retour à l’emploi s’avère souvent un parcours du combattant. Parmi les personnes qui étaient actives au début de la maladie, 51 % restaient au moment de l’enquête en arrêt de travail, 22 % étaient devenues inactives et seules 18 % avaient retrouvé une activité. Parmi ces dernières, seules 31 % réoccupaient exactement le même poste de travail. « Je sais que lorsque je serai en état de retourner au travail, je serai licenciée car mon employeur ne peut pas me redonner mon poste », témoigne une malade. La Ligue explique que le retour à l’emploi est difficile car l’ancien malade doit reprendre confiance en lui et tourner la page de sa maladie. Pour la Ligue, il faudrait qu’un travail soit mené auprès des acteurs de l’emploi pour faire évoluer les représentations et faciliter le retour à l’emploi.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024