Surimpression du lit tumoral et chimiothérapie néoadjuvante

Publié le 19/11/2010
Article réservé aux abonnés

Malgré le risque important de récidive lié à l’âge, un geste conservateur associé à la radiothérapie ne semble pas modifier la survie par rapport à la mastectomie chez les femmes jeunes, comme l’a rappelé le Dr Philippe Rouanet, Montpellier. Pour le chirurgien, il existe un faisceau large d’arguments pour recommander une résection glandulaire large systématique. La règle classique des marges saines reste primordiale. Du côté du radiothérapeute, la surimpression du lit tumoral réduit encore le risque de récidive locale. Un effet de l’ordre de 45 % est ainsi obtenu pour une dose additionnelle de 16 Gy. Le bénéfice absolu semble d’autant plus élevé que l’âge est jeune. Chez les femmes de moins de 40 ans, le risque passe de 24 à 13,5 % par une dose totale au lit tumoral passant de 50 à 66 Gy. Un essai est actuellement en cours pour une dose additionnelle de 26 Gy dans le lit tumoral.

Alors que près de trois quarts des tumeurs sont découvertes à l’autopalpation chez les femmes jeunes, le rapport entre la taille du sein et la tumeur ne permet pas toujours une chirurgie conservatrice d’emblée. Un traitement néoadjuvant ouvre la possibilité d’une conservation mammaire ultérieure non envisageable d’emblée. Ce d’autant que la tumeur a toutes les caractéristiques biologiques d’une bonne voire d’une très bonne chimio-sensibilité. Même s’il n’a pas été démontré un avantage à administrer une chimiothérapie néoadjuvante en termes de survie sans rechute à distance ou de survie globale, il est probable que les femmes jeunes en bénéficient davantage que les autres femmes.


Source : Le Quotidien du Médecin: 8859