Sur la base des résultats de l’étude Laura, la Commission européenne a accordé fin décembre 2024 une extension d’autorisation de mise sur le marché (AMM) à Tagrisso (osimertinib) du laboratoire AstraZeneca dans le cancer bronchique non à petites cellules muté EGFR au stade localement avancé et non résécable.
Les mutations de l’EGFR sont présentes chez 10 à 15 % des patients atteints d’un CBNPC et environ 15 % d’entre eux sont diagnostiqués au stade III non résécable. Les mutations de l’EGFR sont plus fréquentes chez les femmes et les personnes n’ayant jamais fumé. Les patients présentant cette mutation ont trois fois plus de risque de développer des métastases à distance, notamment au niveau cérébral.
La prise en charge des patients avec un CBNPC stade III non résécable EGFRm, reposait jusque-là sur un traitement par chimioradiothérapie. Il n’existait aucune thérapie ciblée autorisée en consolidation pour les patients EGFRm, alors qu’à la suite de la chimioradiothérapie, en l’absence de mutation, les patients n’ayant pas progressé bénéficient d’un traitement d’immunothérapie, le durvalumab.
Première thérapie ciblée autorisée dans l’indication
« L’étude Laura montre que l’osimertinib apporte un bénéfice statistiquement significatif et cliniquement pertinent en termes de survie sans progression après une chimioradiothérapie chez ces patients pour lesquels, il existe un besoin médical important », a déclaré le Pr David Planchard, oncologue thoracique à Gustave Roussy. Dans le bras osimertinib, la médiane sans progression était de 39,1 mois contre 5,6 mois dans le bras placebo, ce qui se traduit par une diminution de 84 % du risque de progression de la maladie ou de décès (HR : 0,16, IC 95 % 0,10-0,24 ; p < 0,001). Les données de survie globale sont attendues.
Les résultats complémentaires présentés au congrès de la Société européenne d’oncologie médicale (Esmo) précisent que l’osimertinib permet de retarder la survenue de métastases et tout particulièrement au niveau cérébral.
Le profil de tolérance est en accord avec le profil de toxicité de la chimioradiothérapie et de l’osimertinib. L’addition de la thérapie ciblée, après chimioradiothérapie, n’a pas mis en évidence de nouveaux effets indésirables.
Tagrisso a déjà été utilisé chez près de 800 000 patients dans le monde dans ses indications et AstraZeneca continue d’explorer son efficacité pour traiter les patients à différents stades du CBNPC EGFRm, du stade précoce au stade métastatique.
Conférence de presse AstraZeneca
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