C’EST UN PREMIER PAS contre le glioblastome : cette tumeur cérébrale s’est révélée sensible à une immunothérapie. D’après des chercheurs californiens du Jonsson Comprehensive Cancer Center, un vaccin personnalisé à base de cellules dendritiques autologues permet de prolonger la survie moyenne des glioblastomes, en particulier celle d’un sous-type particulièrement agressif, le glioblastome mésenchymateux. L’équipe du Dr Linda Liau a ainsi montré qu’après traitement conventionnel, les patients vaccinés avaient une survie médiane de 31,4 mois, soit près du double des 15 mois observés pour des cas historiques. Les taux de survie à un, deux et trois ans étaient respectivement de 91 %, 55 % et 47 %.
Vingt-trois patients ayant un glioblastome avancé (stade IV de l’OMS) ont été inclus dans cette étude de phase I lancée en 2003. Près d’un tiers des participants est en vie aujourd’hui, soit plus de 8 ans après le diagnostic. Le mode d’administration consistait en deux injections par semaine pendant trois semaines, suivies de rappels à base d’imiquimod ou de vaccin tous les trois mois jusqu’à progression tumorale. La vaccination était débutée après traitement standard associant chirurgie, radio- et chimiothérapie.
La grande particularité du vaccin est d’être personnalisé sur les caractéristiques tumorales de chaque individu. À la suite de la chirurgie, les chercheurs ont extrait les antigènes sur la pièce de tumorectomie. Après radio- et chimiothérapie, des leucocytes ont été prélevés puis différenciés en cellules dendritiques, ces cellules présentatrices de l’antigène. À partir de cette phase, la préparation du vaccin dure encore deux semaines, le temps de mise en culture des cellules dendritiques avec les antigènes tumoraux. Les cellules dendritiques sont ensuite réinjectées, provoquant une réaction des cellules T contre les protéines tumorales.
L’équipe californienne a observé avec surprise que le sous-type mésenchymateux (près d’un tiers des glioblastomes) est plus sensible que les autres à la vaccination avce une survie bien plus augmentée. Il s’agit pourtant d’une forme tumorale grave dont l’espérance de vie est plus courte. Comme plusieurs gènes du système immunitaire sont dérégulés au cours de la maladie, les chercheurs émettent l’hypothèse que le vaccin participe à réparer les défenses défaillantes. Selon les chercheurs, le profil d’expression génétique mésenchymateux va permettre d’identifier un sous-type de glioblastome plus sensible en général aux thérapies immunitaires. D’ores et déjà, l’équipe du Dr Liau mène une étude phase II afin de confirmer leurs résultats en comparant un groupe traitement conventionnel standard à un autre traité également par le protocole vaccinal.
Clinical Cancer Research, 17(6);1603-15.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024