L’INITIATIVE répond à une des recommandations du Pr Jean-Pierre Grünfeld pour le plan Cancer 2009-2013, selon laquelle il est indispensable de mettre en place un dispositif de sortie, ou, mieux, un dispositif de l’après-cancer, afin d’assurer la coordination entre la ville et l’hôpital. La fin des traitements marque le début d’une nouvelle étape : la surveillance doit être régulière et poursuivie toute la vie. Celle-ci permet d’identifier d’éventuelles séquelles liées aux traitements et de repérer au plus tôt une possible rechute. Les femmes ayant eu un cancer du sein restent toute leur vie, plus que la population générale, susceptibles de développer un cancer du sein, qu’il s’agisse d’une récidive du premier ou d’un cancer de l’autre sein.
Désormais, les patientes qui auront été traitées à l’Institut Curie s’entendront dire : « Votre traitement est terminé, je vous donne rendez-vous pour une consultation d’entrée en surveillance. » Pour les femmes fragilisées par des traitements lourds, une consultation infirmière viendra compléter le dispositif afin notamment de réévaluer leurs besoins d’aides éventuels (sociale, reprise du travail, psychologique). Au cours de la consultation, la patiente prendra connaissance du type de suivi mis en place avec un rythme adapté à son histoire médicale et à ses traitements. « L’une des nouveautés de ce dispositif, est que le suivi se fera en alternance entre le médecin référent en ville et le cancérologue à l’hôpital », explique le Dr Brigitte Sigal, directeur délégué pour la sénologie à l’Institut.
Un carnet de surveillance.
À l’issue de la consultation, un carnet de surveillance personnel sera remis à la patiente, avec le calendrier de ses examens et de ses rendez-vous de consultations pour les cinq à dix ans à venir. Y figurent également l’ensemble des contacts utiles (noms et coordonnées des médecins qui la suivent à l’Institut qu’elle ou son médecin peut contacter pour toute question à tout moment) et des fiches de suivi à remplir par le médecin traitant ou le gynécologue à chaque consultation et à renvoyer à l’Institut.
Le réseau Gynecomed, qui regroupe 221 gynécologues et généralistes d’Île-de-France, fort d’une expérience de dix ans de délégation d’une partie du suivi en ville, est un partenaire privilégié de la nouvelle organisation. Une expérience que le réseau compte partager « avec tous les médecins de ville qui le souhaiteront, en organisant des formations », précise le Dr Isabelle Dagousset, présidente de Gynecomed.
La réussite de cette consultation conditionne la qualité de la surveillance et la capacité des patientes à surmonter le contre coup de la maladie, à reprendre une vie quotidienne et à retrouver ses repères. Pendant cette période, souvent difficile, le service social et les unités de psycho-oncologie, de diététique et de réadaptation fonctionnelle pourront, à la demande des femmes et de leurs médecins de ville, intervenir.
La mise en place de cette nouvelle organisation permettra par ailleurs de libérer du temps pour la prise en charge de nouvelles patientes. L’Institut reçoit chaque année 1 800 nouvelles patientes et 18 000 femmes ayant terminé leur traitement sont en surveillance. En France, 84 % des patientes ayant été atteintes d’un cancer du sein sont en vie cinq ans après le diagnostic ; la survie à 5 ans atteint même 98 % pour les patientes diagnostiquées à un stade très précoce. « C’est évidemment une bonne nouvelle pour les femmes, mais cela veut également dire que chaque année de plus en plus de femmes entrent en surveillance après leurs traitements », souligne l’Institut.
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