« LES LYMPHOMES constituent le cancer le plus fréquent chez les patients VIH. Ils représentent 30 % de ces cancers : 8 % de lymphomes de Hodgkin (LH) et 21 % de lymphomes non hodgkiniens (LNH) », résume Caroline Besson (CHU Kremlin-Bicêtre).
Or, bien que l’incidence des LNH, très corrélée au niveau d’immunosuppression, ait beaucoup diminué avec les multithérapies, le risque de survenue de LNH reste très augmenté (estimé à 20 fois plus) par rapport la population générale. Quand, de son côté, le risque de LH par rapport à la population générale (estimé à 30 fois plus), n’a pas diminué avec les multithérapies. Résultat, la proportion des LH augmente. « La cohorte de l’ANRS Lymphovir qui a inclus prospectivement, depuis 2008, 151 patients infectés par le VIH et atteints de LH et de LNH, a confirmé la part croissante des LH (42 %) parmi les lymphomes sous VIH », précise-t-elle.
Ces lymphomes sous VIH surviennent à un âge plus jeune (médiane : 49 ans) qu’en population générale, après une durée médiane d’infection de plus de 10 ans et en présence d’un taux de CD4 autour de 250-350 au moment du diagnostic. « Les taux médians de lymphocytes T CD4 au diagnostic sont plus faibles que ceux observé en 2006 dans la population suivie (454/mm3). Ce qui pointe le rôle de l’immunodépression dans la survenue de ces lymphomes et doit faire proposer un traitement antirétroviral chez les patients naïfs ou une optimisation de celui-ci chez les sujets prétraités », souligne C. Besson.
Par ailleurs, ces lymphomes sont très fréquemment associés aux virus d’Epstein-Barr. Enfin, les patients VIH ont le plus souvent des facteurs pronostiques défavorables : stades avancés, LDH élevées et état général altéré… Résultat, ces lymphomes sont désormais responsables de 10 % des décès observés chez les patients infectés par le VIH (enquête nationale mortalité 2005). Et si la survie globale à 2 ans des LH est de 95 %, elle est seulement de 78 % pour les LNH (cohorte Lymphovir).
C. Besson, F. Boué. Lymphomes et infection VIH.
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