L’isolation des veines pulmonaires, l’ablation, est le traitement étiologique de fibrillation atriale. Le geste peut être réalisé au moyen de deux grands types de techniques : les techniques conventionnelles d’ablation thermique — par radiofréquence —, ou par cryoénergie (cryoablation) d’une part et, plus récemment, des techniques non thermiques, par électroporation (PFA pour pulsed field ablation), ce qui consiste en l’application de champs électriques très courts (de l’ordre de la microseconde) mais de haute tension. Ce nouveau type de procédures a fait la preuve de sa non-infériorité par rapport aux techniques conventionnelles thermiques, notamment dans l’essai Advent.
En outre, l’électroporation, par rapport aux techniques thermiques et notamment à la cryoablation, s’adjoint de moins d’effets indésirables par atteinte des tissus adjacents au myocarde.
Moins de récidives avec l’électroporation…
Cependant, la littérature comparant directement les effets de la cryoablation et de l’électroporation reste mince, qui plus est sur le long terme et avec des mesures continues par dispositif implantable. C’était l’objet de l’essai randomisé de non-infériorité suisse Single shot champion (1).
Dans ce cadre, 210 adultes atteints de fibrillation atriale paroxystique ont été recrutés et randomisés en 1:1 pour subir soit une électroporation, soit une cryoablation — et tous ont reçu un dispositif implantable de monitoring du rythme cardiaque.
Résultats, l’électroporation ne fait pas moins bien que la cryoablation. Du moins en termes de risque de récidive d’arythmie entre trois mois et un an après la procédure — qui constituait le critère de jugement principal de l’étude. En effet, seuls 37 % des patients du groupe électroporation ont connu une récidive de leur arythmie pendant le suivi — contre près de 51 % des participants du bras cryoablation.
… mais davantage de réinterventions
Une récidive a été observée chez 37 % des patients traités par électroporation et 51 % traités par cryoablation. En prenant en compte le suivi sur un an, la proportion de patients sans récidive était respectivement 55 % pour l’électroporation et 37 % pour la cryoablation. De surcroît, seules 1 % des électroporations ont occasionné des complications — contre 2 % des cryoablations.
Cependant, une deuxième procédure a dû être mis en place chez davantage de patients du bras électroporation qu’au sein du bras cryoablation : le risque de devoir subir une intervention supplémentaire semble plus élevé parmi les patients ayant subi une électroporation que parmi ceux traités par cryoablation.
(1) Reichlin Tobias et al. Pulsed Field or Cryoballoon Ablation for Paroxysmal Atrial Fibrillation. NEJM. Published March 31, 2025
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024