Cholestérol : l’Académie déconseille l'arrêt brutal de statines

Publié le 20/02/2013
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Crédit photo : S. TOUBON

Pierre Corvol et Jean-François Bach, membres de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie des sciences, et Joël Ménard, membre associé de l’Académie nationale de pharmacie et ancien directeur général de la santé, signent conjointement un communiqué intitulé « Risque cardiovasculaire, cholestérol et statines » dans lequel ils mettent en garde contre les arrêts brutaux de statine au simple motif des opinions défavorables qui circulent à l’encontre de ces médicaments.

« La mise en évidence dans toutes les populations de l’association des maladies cardiovasculaires à la concentration dans le sang des lipoprotéines qui transportent le cholestérol est l’une des plus grandes découvertes unanimement reconnues de l’épidémiologie contemporaine mondiale. On meurt d’autant plus vite de maladie cardiovasculaire que sont élevées les concentrations sanguines de ces lipoprotéines, dites LDL [...].

La découverte des mécanismes qui déterminent ces concentrations est l’une de la médecine moderne. Michael Brown et Joseph Goldstein, prix Nobel 1985, découvrent comment les récepteurs des lipoprotéines des cellules régulent la synthèse du cholestérol.[…].

En association avec tous les progrès médicaux et sociaux des dix dernières années, les statines participent à une réduction continue des décès cardiovasculaires. En France, ceux-ci ont diminué de 40 % entre 2000 et 2010. [...].

Ce résumé de plus d’un demi-siècle de médecine conduit à recommander d’éviter tout arrêt d’une prescription de statine surveillée régulièrement par le médecin traitant et le pharmacien. Une méfiance injustifiée vis-à-vis de l’intérêt des mesures de la cholestérolémie et des prescriptions initiales de statines conformes aux recommandations actuelles aurait sur plusieurs années, plus de risque d’être dangereuse que bénéfique pour les personnes qui accorderaient crédit aux opinions défavorables diffusées largement dans la presse par quelques-uns. »

Le communiqué in extenso est disponible sur le site de l’Académie nationale de médecine.

Dr A. T-.M.

Source : lequotidiendumedecin.fr