Implanté le 5 août dernier à Nantes par le Pr Daniel Duveau, le deuxième patient ayant reçu un cœur bioprothétique Carmat, est rentré chez lui début janvier et mène « une vie tout à fait normale », a annoncé lundi le Pr Alain Carpentier, concepteur de l’appareil. « Ce retour a été possible après l’approbation par les autorités réglementaires de l’inclusion du système portable et d’alerte dans le protocole de faisabilité en cours » précise la société Carmat dans un communiqué, qui ajoute que cela rend le dispositif « accessible pour tous les patients de cet essai ».
Ce second patient opéré, âgé de 68 ans, « a pu quitter l’hôpital sans bruit le 2 janvier et retourner définitivement chez lui », a expliqué le Pr Carpentier au journal Le Parisien/Aujourd’hui. Il a reçu une « formation au fonctionnement de ce système portable, électrique et silencieux », explique Carmat. « Il nous a raconté être allé déjeuner sans aucune assistance technique chez son fils à 70 km de Nantes. N’est-ce pas la plus belle démonstration d’une vie normale ? », se félicite le médecin qui l’a opéré, en comparant les suites opératoires à « celles d’une greffe cardiaque "ordinaire" ».
Un patient plus jeune, en meilleure santé
Fin octobre, le Pr Carpentier avait indiqué que ce patient pouvait d’ores et déjà se déplacer seul et même faire du vélo d’appartement. Le retour à la maison a été possible dès que le patient a pu « disposer d’une autonomie complète » et notamment « gérer lui-même » un « appareillage portable » de 3 kg comprenant les deux batteries d’approvisionnement en électricité du coeur artificiel et un boîtier de contrôle.
Une première prothèse avait été implantée le 18 décembre 2013 à Paris sur un malade de 76 ans, Claude Dany, qui avait succombé 74 jours plus tard à la suite de l’arrêt inopiné de la prothèse. Selon le Pr Carpentier, « les causes de l’arrêt au 74e jour se sont révélées multifactorielles » et « une part des difficultés étaient liées à la condition même du malade : son âge, sa maladie plus avancée, sa vie menacée à quelques semaines » et « son état général, rénal en particulier, plus atteint que ce que nous pouvions supposer ».
Pour la deuxième opération, « nous avons choisi un malade plus jeune, aux fonctions rénales et hépatiques encore peu atteintes, et avec une bonne fonction pulmonaire ». Carmat précise que ce patient souhaite conserver l'anonymat et que sa vie privée soit strictement respectée.
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