Des ondes radio couplées à l’IA pour le diagnostic à distance de la fibrillation auriculaire

Grâce à la détection d’ondes radio millimétriques et leur analyse par une IA, des chercheurs chinois affirment pouvoir diagnostiquer la fibrillation atriale à distance, sans avoir recours à des électrodes. Cette nouvelle technologie pourrait, selon eux, faciliter le diagnostic plus précoce de la pathologie.

Dans un article publié dans Nature Communications, Yan Chen (département de cardiologie, premier hôpital affilié à l’université des sciences et des technologies de Chine à Hefei) et ses collègues décrivent un système qu’ils ont développé dans leur laboratoire, capable d’enregistrer les mouvements du cœur sans contact grâce à la détection radar. Le dispositif se présente sous la forme d’un appareil d’une quinzaine de centimètres de long, fixé à un portant entre 50 cm et 1 m au-dessus de la poitrine du patient en train de dormir. Les signaux radio émis par le patient sont captés puis interprétés pour retranscrire les mouvements mécaniques cardiaques, indicateurs de la fibrillation atriale.

Aussi bien que l’ECG

Les données sont ensuite analysées à l'aide d'un modèle de réseau neuronal nourri avec plusieurs millions de diagnostics de la fibrillation atriale établis de façon classique par ECG. Ce système a ensuite été évalué sur 6 258 patients, dont 229 atteints de fibrillation auriculaire confirmée lors d'un ECG de routine de 30 secondes. Le dispositif a permis de détecter le trouble du rythme avec une sensibilité de 0,844 et une spécificité de 0,995, comparables à celles d'un ECG. La technologie a ensuite été expérimentée pendant le sommeil de 27 patients. Une fibrillation atriale a été diagnostiquée chez deux d’entre eux.

Les chercheurs espèrent que leur dispositif donnera les mêmes résultats sur un individu éveillé et en mouvement. « Il y a un besoin croissant de dépistage précoce de la fibrillation atriale, écrivent-ils. Nous pensons qu'en tant que méthode de surveillance sans contact, des recherches visant à éliminer efficacement les interférences liées aux mouvements pourraient améliorer encore ses performances. Pour les applications de dépistage à long terme, l'exploration de méthodes d'évaluation de la qualité du signal du point de vue des mouvements cardiaques serait très précieuse. » L’équipe chinoise espère, à l’avenir, être en mesure d’évaluer les performances de leur système sur des périodes plus longues.