Les anticorps monoclonaux anti-PCSK9 développés dans l’indication du traitement des hypercholestérolémies persistantes, ont démontré leur intérêt à long terme dans des résultats présentés ce week-end lors du congrès de la société américaine de cardiologie (ACC) qui se tient jusqu’à aujourd’hui à San Diego. Ces résultats, par ailleurs publiés dans le « New England Journal of Medicine », ont été obtenus à partir du suivi à long terme de plusieurs études menées sur les deux anti-PCSK9 actuellement en développement : l’évolocumab (Amgen) et l’alirocumab (Sanofi et Regeneron).
Deux fois moins d’événements cardiovasculaires
L’évolocumab, mis au point par Amgen, a été évalué dans le cadre des essais OSLER-1 et OSLER-2, au cours desquels 4 465 patients ont été recrutés. À l’inclusion, une large majorité de ces patients présentaient au moins un facteur de risque cardiovasculaire (80 %) et étaient sous statine au début de l’essai (70 %). Un premier groupe de patients recevait 140 mg d’évolocumab toutes les deux semaines, ou 420 mg tous les mois, en plus d’un traitement standard par les statines. Le second groupe était traité par des statines plus un placebo.
Après un suivi médian de plus de 11 mois, les taux de LDL cholestérol ont été réduits de 61 % en moyenne dans le groupe évolocumab : 48 mg/dL contre 120 mg/dL dans le groupe placebo. Au bout d’un an, le risque d’événement cardiovasculaire a été significativement réduit dans le groupe sous évolocumab : 0,95 % contre 2,18 % dans le groupe placebo.
Les taux d’événements indésirables sont similaires dans les deux groupes : 69,2 % dans le groupe évolocumab contre 64,8 % dans le groupe placebo. Le taux d’incidents graves est également identique dans les deux groupes : 7,5 %. Les auteurs notent toutefois une fréquence significativement accrue d’événements neurocognitifs dans le groupe de patients sous évolocumab, mais estiment que cette différence est moins liée à la différence de traitement qu’à un suivi plus strict des patients du groupe sous traitement.
L’alirocumab maintient son effet sur un an et demi
Pour l’alirocumab, des données d’efficacité et de sécurité à long terme (24 semaines) de l’étude ODYSSEY LONG TERM ont déjà été communiquées. Les résultats présentés lors de l’ACC sont issus du suivi à 78 semaines. Les 2 341 patients à haut risque cardiovasculaire de l’étude ayant 70 mg par décilitre ont été répartis entre un groupe recevant 150 mg d’alirocumab toutes les deux semaines, en addition du traitement standard par les statines, et un groupe recevant des statines et un placebo. La dose d’alirocumab utilisée est la plus forte ayant jamais été prescrite au cours des différentes études ODYSSEY.
Au bout de 78 semaines, la diminution de 62 % du taux de LDL-cholestérol observée dans le groupe alirocumab au bout de 24 semaines est maintenue. Cette amélioration se faisait au prix d’une augmentation significative des événements indésirables : réaction sur le site d’injection (5,9 % contre 4,2 % dans le groupe placebo) myalgie (5,4 % contre 2,9 %) événement neurocognitif (1,2 % contre 0,5 %) et troubles ophtalmologiques (2,9 % contre 1,9 %).
En développement depuis trois ans, les anti-PCSK9 sont une nouvelle classe prometteuse de médicament contre l’hypercholestérolémie. Ces anticorps monoclonaux ciblent les proprotéines convertases subtilisine/kexine de type 9 dont le rôle est de dégrader les récepteurs chargés de la capture du LDL-cholestérol circulant.
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