Créé en 2015 sous l’impulsion de l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine, qui souhaitait voir regroupées les compétences médicales en cardiologie au sein d’une structure unique, le centre de cardiologie du Pays basque (CCPB) a bénéficié des autorisations d’activités de soins des cliniques Aguilera, Lafourcade et Paulmy et du centre hospitalier de Bayonne. « Notre groupement de coopération sanitaire (GCS), géré par le groupe Ramsay, a permis de créer et de maintenir un pôle d’excellence en cardiologie, qui est une spécialité médicale coûteuse en investissements et exigeante en expertises », retrace la directrice du centre, Célia Jean. Elle peut aussi se féliciter d’avoir recruté et fidélisé les 60 cardiologues qui y exercent à ce jour. « Le fait d’avoir été reconnu centre d’expertise régional et la qualité de notre organisation font partie des facteurs d’attractivité. Nos locaux étant situés au sein de l’hôpital, les équipes ont par ailleurs facilement accès, en cas de besoin, à la réanimation et aux services d’urgence », poursuit-elle.
« Nous apprécions de disposer d’un plateau technique performant, ajoute le Dr Jean-Noël Labeque, cardiologue. Nos confrères, qui ont été formés à des techniques nouvelles dans les CHU, apprécient de les voir mises à leur disposition ici à Bayonne. »
Parmi l’effectif médical, un peu plus de 60 cardiologues ont conservé une activité libérale avec un maillage de qualité sur le territoire. « Nos lieux d’exercice vont de Dax dans les Landes, jusqu’à Hendaye dans les Pyrénées-Atlantiques. Tout le Pays basque, y compris l’intérieur, et une partie du sud des Landes sont couverts », souligne le médecin.
« Même si nous ne sommes pas présents quotidiennement au CCPB, nous travaillons constamment ensemble. Nous ne sommes pas seuls dans notre bureau, à rechercher un contact au CHU pour un avis. La filière cardiologique est parfaitement structurée, ce qui nous permet de suivre les patients à toutes les étapes de la prise en charge et de les orienter efficacement vers notre centre pour des examens ou des soins plus complexes », complète le Dr Nicolas Klotz, également cardiologue au sein du CCPB.
Une activité croissante
Si le volume d’activité du GCS reste en deçà des seuils exigés pour prétendre à l’exercice de la chirurgie cardiaque, il ne cesse de progresser. Entre 2015 et 2025, le nombre annuel d’angioplasties est par exemple passé de 1 300 à plus de 2000, la réalisation de coronarographies a augmenté d’un tiers, pour s’établir à 4 000 et les ablations de l’arythmie sont passées en cinq ans de 170 à 400. Au global, le nombre de patients accueillis a atteint 8 000 en 2024, avec, là aussi, une augmentation régulière, estimée à 4 % en moyenne par an.
« Nous disposions au départ d’une salle pour la rythmologie, mais elle a été vite saturée. L’implantation de stimulateurs cardiaques augmente chaque année, tout comme le taux d’ablations. Nous ne pouvons que nous réjouir de l’amélioration permanente des techniques interventionnelles », souligne le Dr Klotz.
Pour faire face à ces enjeux, la surface d’occupation du bloc opératoire a quadruplé, passant de 300 à 1 200 mètres carrés, et le nombre de salles a été doublé. Cette reconfiguration, qui représente un investissement de près de huit millions d’euros, intégralement autofinancé, permettra d’accueillir 1 150 patients supplémentaires d’ici à 2027.
« Notre nouveau bloc opératoire, inauguré en mars dernier, compte désormais six salles, dont cinq sont armées : deux pour la coronarographie, une pour la rythmologie, une mixte, pour l’activité vasculaire et la rythmologie, et une dédiée aux échocardiographies transœsophagiennes et aux chocs. La sixième salle est prête, en attente de l’autorisation de notre projet d’expérimentation du Tavi », détaille Célia Jean. Un projet défendu avec force par le Dr Labeque : « La technique Tavi est arrivée à maturité, et le centre compte quatre médecins formés depuis maintenant dix ans. Aujourd’hui, nous devons adresser des patients tous les mois à Bordeaux ou à Toulouse pour qu’ils bénéficient de cette intervention. Nous estimons leur nombre à 150. Or, je rappelle qu’il s’agit d’une patientèle très âgée — plus de 80 ans — pour laquelle un déplacement de 200 ou 300 kilomètres peut être problématique. En outre, les délais d’obtention de rendez-vous s’allongent, du fait de l’encombrement des centres bordelais et toulousain. Lorsque le Tavi est urgent, il y a un risque réel de perte de chance. Nous attendons donc avec impatience l’autorisation ministérielle pour expérimenter le Tavi dans un centre non chirurgical. Nous avons largement atteint le volume de patients nécessaire. Par ailleurs la population, notamment retraitée, augmente tous les ans », conclut le médecin, désireux de promouvoir toujours davantage l’excellence et l’innovation.
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