La Food and Drug Administration (FDA) diffuse des avertissements sur la dangerosité cardiaque des suppléments alimentaires contenant un stimulant appelé le DMAA (pour 1-3 diméthylamylamine) et met tout en œuvre pour que ces produits disparaissent du marché américain. Le 11 avril 2013, l’administration américaine a recensé 86 signalements émanant soit de consommateurs, soit de médecins, de troubles ou de décès en rapport avec la prise cette substance.
La FDA avait antérieurement averti les compagnies qui utilisent le DMAA de sa dangerosité. Toutes ont stoppé la commercialisation des compléments à base de DMAA sauf une, USPLab, qui distribue toujours deux produits Oxy Elite Pro et Jack3D, tentant de démontrer par des études dites scientifiques, leur innocuité. Des études qui n’ont pas convaincu la FDA.
Infarctus et hémorragie cérébrale
D’abord utilisé comme médicament pour ses propriétés vasoconstrictrices, le DMAA a été retiré du marché dans les années 1970 pour réapparaître en 2006 dans plus de 200 compléments alimentaires, destinés à l’entraînement sportif ; tous promettent à la fois amaigrissement et gros biceps. La substance aurait des effets sur le système nerveux central et n’est pas dénuée d’effets secondaires, pour le moins : élévation tensionnelle, dyspnée, nausées et vomissements, hémorragies cérébrales et infarctus.
Les fabricants de compléments alimentaires plaident l’inocuité du DMAA qui serait ni plus ni moins qu’une substance naturelle apportée par l’ajout d’huile ou d’extraits de géranium. Un argument largement contesté par la FDA qui montre l’absence de cette molécule dans diverses préparations de la plante.
Interrogée sur la disponibilité de ce produit en France et plus largement en Europe, la DGCCRF* précise que « le 21 juin 2012 le réseau d’alerte INFOSAN** a diffusé une mise en garde concernant le 1-3 diméthylamylamine dans les aliments pour sportifs. À la suite de ce message, les autorités finlandaises et suédoises ont notifié fin juin des alertes concernant différents compléments alimentaires, provenant des États-Unis, contenant du DMAA. Le SNE-CSCE*** a répertorié plusieurs sites français revendant ces mêmes compléments alimentaires ».
Toujours disponibles en ligne
Depuis ces premières notifications, de nombreux pays de l’Union Européenne se sont livrés à une recherche spécifique de produits contenant du DMAA. Le 1er Août 2012, un article de presse rapportait que le Royaume-Uni aurait recensé pas moins de 84 nouveaux produits concernés. Alors que la DGCCRF précise « qu’il n’existe pas à ce jour, au sein de l’Union, d’historique de consommation du DMAA dans les denrées alimentaires de consommation courante, les produits diététiques et les compléments alimentaires [...]. Les compléments alimentaires annonçant l’incorporation de DMAA font l’objet d’un refus d’autorisation de mise sur le marché lors de leur déclaration à la DGCCRF ». Ce qui semble en contradition avec les 4 cas d’effets indésirables signalés par l’INVS rapportés sur la période 2011 et 2012. Sauf que... les produits cités restent disponibles sur les sites de ventes en ligne.
* Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes
** Le Réseau international des autorités de sécurité sanitaire des aliments
*** Centre de surveillance du commerce électronique
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