TROUBLE DU RYTHME le plus fréquent, la fibrillation atriale (FA) multiplie par cinq le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et est à l’origine d’environ un AVC sur six. Très majoritairement ischémiques (92 %), ces AVC ont tendance à être plus sévères. Leur mortalité est en effet supérieure (20 % contre 10 % pour l’ensemble des AVC) et ils sont plus souvent à l’origine d’une invalidité permanente (60 % contre 30-40 %).
La prévention de ces AVC chez les patients en FA est donc une priorité pour laquelle jusqu’à présent la seule approche efficace était le traitement anticoagulant oral par les antivitamines K (AVK). Toutefois, du fait des inconvénients bien connus de ces médicaments, de nombreux patients ne bénéficient pas d’une prévention sûre et efficace, soit parce qu’ils ne sont tout simplement pas traités, soit parce qu’ils sont mal équilibrés.
Le développement des nouveaux anticoagulants oraux, qui sont administrés à dose fixe sans nécessiter de surveillance biologique, a suscité un espoir pour les patients et pour les praticiens qui a été confirmé par la démonstration de leur efficacité et de leur meilleure sécurité d’emploi dans les études cliniques qui les ont comparé aux AVK. Cet espoir et qui est aujourd’hui concrétisé par leur intégration dans les nouvelles recommandations européennes présentées au congrès, qui les préconisent en premier choix, à la place des AVK, pour la grande majorité des patients ayant une fibrillation atriale non valvulaire.
Dans l’étude RE-LY, le dabigatran (à la dose de 150 mg x 2/j) a été le seul nouvel anticoagulant à apporter une réduction des AVC ischémiques comparativement à un traitement par warfarine bien équilibré (réduction du risque relatif de 25 %). La dose de 110 mg x 2/j indiquée chez certains patients, tels les sujets âgés ou insuffisants rénaux, s’est montrée quant à elle non inférieure à l’AVK. Avec les deux posologies les hémorragies dans leur ensemble, les hémorragies intracrâniennes et les hémorragies menaçant le pronostic vital ont été significativement moins fréquentes, avec, de plus, une baisse significative du risque d’hémorragie majeure avec la dose de 110 mg x 2/j.
1 million d’années-patient d’expérience.
Pradaxa a obtenu tout récemment une extension de ses indications remboursées en France à la « prévention de l’accident vasculaire cérébral et de l’embolie systémique chez des patients adultes présentant une fibrillation atriale non valvulaire associée à un ou plusieurs facteurs de risque* ». Parmi les nouveaux anticoagulants oraux, c’est aujourd’hui celui offrant la plus grande expérience clinique avec un cumul ayant atteint cette année 1 million d’années-patient en prévention des événements thromboemboliques après mise en place d’une prothèse de hanche ou de genou ou des AVC en cas de FA.
D’après une conférence de presse organisée par le laboratoire Boehringer Ingelheim.
* parmi les suivants : antécédent d’AVC, d’accident ischémique transitoire ou d’embolie systémique ; fraction d’éjection ventriculaire gauche ‹ 40 % ; insuffisance cardiaque symptomatique, classe NYHA ≥ 2 ; sujets âgés de 75 ans et plus ; sujets âgés de 65 ans et plus présentant un diabète de type 2, une coronaropathie ou une HTA.
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