LA QUESTION posée à des patients dans les suites d’un accident vasculaire cérébral (AVC) était unique. Avec quelle fréquence étaient-ils stressés au cours des années précédent l’épisode ? En se fondant sur cette réponse, des médecins suédois de Göteborg, Katarina Jood et coll., se sont aperçus qu’il existe une relation entre l’AVC et l’état de stress. Et plus précisément un lien avec les formes ischémiques. Ce qui constitue un élément nouveau.
Les médecins suédois ont enrôlé 600 patients consécutifs hospitalisés pour un AVC. Ils avaient de 18 à 69 ans. Ils ont été comparés à autant de sujets contrôles tout venant. Ils ont répondu, 1 à 10 jours après l’AVC, à une question demandant s’ils avaient ressenti un stress (c’est-à-dire, une sensation de tension, une irritabilité, une anxiété, des troubles du sommeil, pour des raisons familiales ou professionnelles) : jamais ; parfois ; parfois au cours des cinq dernières années ; plusieurs fois au cours des cinq ans ; de façon permanente au cours de l’année passée ; de façon permanente au cours des cinq ans. Ce type de questionnaire, précise l’équipe, avait été validé au cours des infarctus du myocarde.
Au cours de l’année écoulée ou davantage.
La perception d’un stress psychologique permanent au cours de l’année écoulée ou davantage est associée de façon indépendante à un risque plus que triplé d’AVC ischémique (odds ratio : 3,49). L’étude selon les sous-types d’atteinte, montre un OR à 3,91 pour les atteintes de gros vaisseaux, un OR à 3,20 pour les petits vaisseaux et à 4,03 pour les AVC cryptogéniques. En revanche pas de lien net (OR : 1,48) avec les formes cardio-emboliques. Ces résultats confortent une idée circulant dans le grand public, selon laquelle le stress favorise les AVC.
L’évolution à trois mois de l’accident n’est, à l’inverse, aucunement influencée par l’état de stress antérieur.
Bien sûr, admettent les Suédois, un tel type d’enquête montre certaines limites. Une seule question peu sembler un peu restrictive ; elle peut également être interprétée différemment par les patients, lesquels peuvent y voir la cause de leur AVC et répondre dans ce sens ; enfin certains contrôles ont peut-être refusé de participer en raison d’un stress trop important. Autant d’éléments qui peuvent faire surestimer le rôle du psychisme dans l’AVC. Quant à l’explication du lien, elle se fonderait sur une activation fréquente ou persistante du système nerveux sympathique et de l’axe hypothalamo-hypophyso-adrénergique, avec ses conséquences métaboliques et hypertensives.
BMC Medicine, édition avancée.
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