LES PRIVILÉGIÉS qui bénéficient de nombreuses années d’études ont un autre avantage : ils ont en plus une réduction du risque de maladies cardiovasculaires. Cette particularité est plus marquée pour les femmes. Cette observation a été faite dans le cadre du prolongement de l’étude des enfants de Framingham (Framingham Offspring Study), sur l’observation des dossiers de 3 890 personnes suivies pendant trente ans. Erich Louks observe que ce travail doit aider à comprendre une association déjà très largement documentée, montrant que l’éducation influe sur le risque cardiovasculaire via un abaissement de la tension artérielle. Celle-ci se réduit en fonction du nombre d’années passées sur les bacs de l’école. Les résultats montrent que les femmes qui ont passé 17 ans ou plus à l’école ont une TA réduite en moyenne de 3,26 mmHg par comparaison avec les femmes qui n’ont pas terminé le secondaire. Les femmes qui ont fait des études supérieures ont un bénéfice supplémentaire de 2 mmHg.
Les hommes ont aussi un bénéfice sur ce même paramètre s’ils additionnent les années d’étude. Ceux qui terminent le secondaire ont un gain de 2,26 mmHg.
Ces différences sont maintenues après correction des variables potentiellement confondantes, telles que le tabagisme, la prise d’alcool, l’obésité et les traitements antihypertenseurs. On remarque d’ailleurs que les hommes « éduqués » (plus de 17 ans d’étude) ont un IMC moins élevé, fument moins et boivent moins que ceux qui n’ont pas eu ce bénéfice éducationnel. Les femmes tendent en revanche à boire davantage, même si elles boivent la moitié des quantités des hommes.
Les statisticiens ont fait un calcul leur permettant de déterminer si cette particularité est statique ou s’accroît au cours du temps. Ils constatent qu’elle tend à augmenter avec le temps pour les femmes, et moins pour les hommes.
« Qu’il existe une différence aussi importante en fonction du genre montre que l’éducation semble avoir un impact plus important chez les femmes tout au long de leur vie que chez les hommes, même s’il existe aussi pour ces derniers. »
Les femmes ayant un niveau d’éducation moins élevé souffrent plus facilement de syndromes dépressifs, sont plus souvent en situation de parent isolé et ont plus fréquemment des revenus au-dessous du seuil de pauvreté, rappellent les auteurs.
Eric Loucks et coll., PBMC en ligne.
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