DE NOTRE CORRESPONDANTE
« COMPARÉE aux méthodes d’imagerie actuelles de l’athérosclérose, notre approche d’imagerie moléculaire est la première qui détecte les aspects biologiques des plaques à haut risque - à savoir les lipides et l’inflammation - cela en utilisant un agent d’imagerie optique approuvé par la FDA », explique au « Quotidien » le Dr Farouc Jaffer (Harvard Medical School, Boston) qui a dirigé ce travail.
« En outre, c’est une approche d’imagerie à haute résolution, rapide et efficace et hautement applicable aux artères coronaires humaines, par opposition aux approches d’imagerie moléculaire traditionnelles. »
De nouvelles techniques d’imagerie à haute résolution étaient nécessaires pour détecter, au sein des coronaires, les plaques athéromateuses à haut risque, susceptibles de causer un infarctus du myocarde. En effet, les méthodes diagnostiques actuelles n’identifient pas de façon fiable les sujets à risque.
L’équipe du Dr Jaffer (Harvard Medical School, Boston) décrit une nouvelle approche prometteuse, dans une étude publiée dans « Science Translational Medicine ».
Un colorant déjà approuvé.
Les chercheurs se sont intéressés au vert d’indocyanide, un colorant fluorescent émettant dans le spectre proche de l’infrarouge et qui est déja approuvé par la FDA (depuis les années 1970) pour l’imagerie des vaisseaux rétiniens et choroïdiens.
Cet agent constituait un bon candidat pour l’imagerie moléculaire de l’athérosclérose, puisqu’il se lie aux lipoprotéines (LDL et HDL) et tend à s’accumuler aux sites d’inflammation dans les maladies de l’œil et des articulations.
Utilisant un modèle d’athérosclérose chez le lapin, les chercheurs ont constaté que l’injection intraveineuse du vert d’indocyanide (à une dose approuvée cliniquement) chez ces animaux permet, en moins de 20 minutes, de détecter l’athérome riche en lipides et en macrophages dans des artères de diamètre comparable au diamètre des artères coronaires humaines.
Les macrophages remplis de lipides.
En étudiant in vitro des macrophages humains, ils ont pu établir que le vert d’indocyanide cible préférentiellement les macrophages remplis de lipides.
De plus, dans une étude ex vivo d’échantillons d’athérome humain fraîchement prélevés chez 4 patients, les chercheurs ont constaté que le vert d’indocyanide se localise au sein des macrophages gonflés de lipides dans les plaques.
Ces résultats suggèrent donc que le vert d’indocyanide pourrait être utilisé pour l’imagerie des plaques athéroscléreuses à haut risque.
« Nous pensons qu’un essai clinique évaluant le vert d’indocyanide et l’imagerie en fluorescence proche de l’infrarouge des plaques coronariennes sera possible dans un à deux ans », confie au « Quotidien » le Dr Jaffer.
Science Translational Medicine, 25 mai 2011, Vinegoni et coll.
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