En 2009, l’Anses et d’autres agences de sécurité sanitaires ont été chargées d’un programme de surveillance national des événements indésirables liés à ces boissons énergisantes, suite à leur mise sur le marché accordée en 2008.
La consommation des 103 boissons vendues en France a augmenté de 30 % entre 2009 et 2011, pour atteindre 30 millions de litres par an. Dans 96 % des cas, elles contiennent de la caféine, une canette de 25 cl contenant l’équivalent de deux cafés courts. Par ailleurs, plus de la moitié de ces boissons contiennent de la taurine, une sur 3 environ du glucuronolactone.
Plus de 250 incidents en deux ans
Sur une période de deux ans, 257 incidents liés à la prise de ces boissons ont été rapportés à l’Anses, 212 étant suffisamment détaillés pour pouvoir être intégrés dans une analyse. Parmi ces incidents, 95 étaient accompagnés de symptômes cardiaques, 74 de symptômes d’ordre psychiatrique et 57 de troubles neurologiques, avec parfois des recouvrements. Les auteurs ont dénombré au moins 8 cas d’arrêt cardiaque ou de mort subite ; 46 signalements ont concerné des troubles du rythme, 13 un angor, et 3 une hypertension artérielle de novo.
Le « syndrome de la caféine » a été le problème le plus fréquent, 60 personnes étant concernées. Ce syndrome associe tachycardie, anxiété et céphalées. Des événements rares mais sévères ont également été relevés, comme des morts inexpliquées ou des syndromes coronaires aigus, que la littérature a pu relier à la consommation de boisson énergétique. Les patients ayant un trouble rythmique catécholergique, un syndrome du QT long ou une ischémie myocardique doivent être informés des risques encourus. Le grand public, quant à lui, doit savoir que ces boissons énergisantes n’ont pas leur place pendant ou après un exercice physique. Mélangées à de l’alcool, les boissons énergétiques permettent aux jeunes d’effacer les effets de l’alcool et d’en augmenter la consommation.
Le Conseil constitutionnel censure la taxe sur les boissons énergisantes.
Comme l’a rappelé le journal Le Monde, le Conseil constitutionnel, saisi par le producteur Red Bull d’une question prioritaire de constitutionnalité, a censuré la taxe sur les boissons énergisantes vendredi 19 septembre 2014, considérant qu’elle concernait les boissons qualifiées d’« énergisantes » et non d’autres boissons disposant d’un même taux de caféine. La censure s’appliquera à partir de janvier 2015, « afin de permettre au législateur de tirer les conséquences de la déclaration d’inconstitutionnalité », a précisé le Conseil.
Cette taxe, nommée « taxe Red Bull », a été votée deux fois au Parlement. En 2012, le premier vote avait eu lieu dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Elle arguait d’une association dangereuse avec l’alcool. Le Conseil avait estimé qu’aucun « critère objectif et rationnel », concernant la boisson elle-même, ne la justifiait. Le second vote a eu lieu en octobre 2013, à la faveur d’un amendement au PLFSS pour 2014. Elle frappait les boissons énergisantes à hauteur de 1 euro par litre depuis janvier 2014. Elle incluait les boissons contenant plus de 0,22 g de caféine ou 0,3 g de taurine par litre. Mais elle ne s’appliquait pas à d’autres boissons disposant de la même teneur en caféine qui n’avaient pas le qualificatif d’« énergisantes ». Le Conseil y voit « une différence de traitement » « sans rapport avec l’objet de l’imposition et, par suite, contraire au principe d’égalité devant l’impôt ».
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